La situation post-Covid est pavée d’incertitudes. La pandémie n’a pas épargné l’industrie du tourisme en Corse, principale source de revenus pour l’Île de Beauté. Mais plus que le retour des vacanciers, les habitants redoutent une envolée du prix de l’immobilier avec les nombreuses spéculations qui risquent d’avoir lieu. Les collectivités locales prennent le devant pour éviter une catastrophe. La Covid-19 a laissé des traces Le virus circule toujours et la pandémie n’est pas encore éradiquée. Mais la première vague de contamination en France a déjà occasionné des dégâts considérables, notamment en Corse qui a vu l’industrie du tourisme s’arrêter net. Cette activité constitue pourtant près du tiers de son produit intérieur brut (PIB). Il faudra donc s’attendre à des chiffres catastrophiques pour cette année, même si les mois d’août et septembre demeurent propices à l’arrivée de vacanciers. Mais plus encore, les habitants de l’Île de Beauté craignent une flambée des prix immobiliers, du fait des nombreuses spéculations qui vont s’opérer. Important Pour dissuader les investisseurs étrangers, mais surtout pour encourager les locaux à acheter et rénover le parc immobilier, les collectivités locales pensent à mettre en place des mesures drastiques. Accorder des abattements aux héritiers Pour éviter que les biens immobiliers de l’Île ne fassent l’objet de spéculations de la part d’investisseurs étrangers, les élus locaux envisagent de réviser le régime fiscal afin de le rendre plus favorable aux héritiers et ayants droit. Avec le taux immobilier en vigueur à l’heure actuelle, les investisseurs risquent d’affluer en nombre. La volonté des élus locaux est que les biens immobiliers restent autant que possible dans les familles. Aujourd’hui, 50 % de la valeur de ces biens est assujettie au droit de succession, un impôt perçu par l’État. ImportantLa proposition des collectivités locales est que l’abattement de 100 000 euros accordés par parent et par enfant tous les 15 ans soit redoublé et passé à 10 ans. Elles souhaitent également redéfinir les fourchettes d’imposition. Actuellement, les biens d’une valeur inférieure à 550 000 euros sont imposés à 20 %. Les biens d’une valeur comprise entre 550 000 euros et 902 000 euros font l’objet d’un impôt de 30 %. Au-delà de 902 000 euros, ce taux est fixé à 40 %. Les élus locaux préconisent donc une imposition à 20 % pour les biens inférieurs à 550 000 euros et à 30 % pour les biens d’une valeur supérieure. Une condition essentielle doit être remplie pour bénéficier de ce nouveau dispositif (s’il est adopté) : le bien en question doit avoir été dans la famille depuis au moins une décennie. De cette façon, les autorités locales ont la certitude que le nouveau propriétaire n’envisage pas de vendre le bien pour la revendre et faire une plus-value.