Afin de ralentir la frénésie d’emprunt immobilier qui s’est emparée des Français, le Haut conseil de la stabilité financière a émis quelques recommandations que les banques ont suivies, non sans grincer des dents. Par la voix de sa fondatrice, le groupement des courtiers s’est également montré dubitatif quant aux bienfaits de telles mesures. Une attention louable, mais avec des conséquences qui peuvent être regrettables En invitant les organismes de crédit à durcir leurs conditions d’octroi, le HCSF cherche avant tout à contenir la hausse du taux d’endettement des ménages. En effet, avec la politique des taux bas prônée par la Banque Centrale européenne, le crédit est devenu très bon marché. Les ménages ont été plus enclins à contracter un emprunt immobilier ou un crédit à la consommation et les banques, dans un souci d’attirer de nouveaux clients, ont progressivement assoupli leurs conditions d’octroi. Le volume de crédits octroyés a ainsi connu une hausse fulgurante, mais les craintes du HCSF demeurent néanmoins injustifiées. Les défauts de remboursement restent aujourd’hui très rares et le marché de l’immobilier a observé un dynamisme sans précédent. Maintenant que le HCSF interdit aux banques de prêter à des ménages dont le taux d’endettement dépasserait les 33 % (plus d’un tiers du revenu serait consacré au remboursement), bon nombre d’aspirants à la propriété seront exclus du marché et ce sera tout le secteur de l’immobilier qui en pâtira. Une baisse significative des constructions Après les primo-accédants et les investisseurs en locatif, les victimes collatérales de ces nouvelles recommandations sont les professionnels du bâtiment. Important On parle de 35 % à 40 % des porteurs de projet qui seraient privés de financement. Ceci entrainera non seulement une baisse des ventes des logements anciens, mais également une baisse considérable des mises en chantier. Les recommandations du HCSF ont également amené certains organismes de crédit à prendre des décisions radicales comme refuser le financement d’investissements en locatif pour privilégier les acquisitions de résidences principales. Sans le soutien des banques, les promoteurs immobiliers, de leur côté, devront puiser dans leurs fonds propres pour financer leur projet. Ceci aura aussi pour conséquence d’exclure du marché bon nombre d’acteurs.