Ces dernières années, les taux des prêts immobiliers ont chuté à des seuils historiques. Mais entretemps, les prix des biens ont littéralement explosé, sans compter la hausse du coût de la vie. Pour évaluer l’impact de ces facteurs sur le pouvoir d’achat immobilier des Français, la Fnaim a analysé leur évolution au cours des 20 dernières années. Le coût du financement dégringole, le prix des biens s’envole Alors que la moyenne des taux des crédits immobiliers s’élevait à 5,67 % en fin 2000, d’après l’Observatoire Crédit Logement/CSA, Elle est tombée en début d’année à 1,13 %. La politique monétaire incitative de la Banque Centrale Européenne n’est pas étrangère à ce phénomène, soutenant aussi bien la primo-accession que l’investissement locatif et même les opérations de renégociation de prêt immobilier. Sur la période, pour un crédit souscrit sur 20 ans, le montant des intérêts a diminué de 50 000 euros. Mais en parallèle, les prix des logements ont explosé. Au cours des 10 dernières années, ils ont bondi de 8,2 % au niveau national. Important Mais le mouvement a été encore plus marqué dans les 10 plus grandes métropoles tricolores avec +27,2 %, Paris battant tous les records avec +54,5 %. Mais pour conclure à une amélioration ou une dégradation du pouvoir d’achat immobilier des ménages, d’autres paramètres entrent en ligne de compte. La Fnaim s’est ainsi penchée sur l’évolution du coût de la vie. Perte de pouvoir d’achat immobilier dans les 10 plus grandes villes de France À la lumière de ces différents éléments, la Fédération constate que Les Français ont globalement gagné en capacité d’achat immobilier depuis le début des années 2000. Toutefois, l’indicateur a connu une évolution en dents de scie. En effet, la forte progression des prix observée entre 2000 et 2007 a entraîné une perte de pouvoir d’achat pour les candidats à l’accession à la propriété. La crise de 2008 a ensuite fait fléchir la courbe jusqu’en 2010, marquée par une reprise de la croissance des prix. Il faut attendre 2012 et le recul continu des taux de crédit pour que le contexte soit à nouveau favorable aux acquéreurs. Important Les dix plus grandes villes de France font toutefois exception, la surface finançable à conditions égales ayant nettement diminué. Les plus affectées sont : Bordeaux (-69 m²), Nice (-37 m²), Lyon (-28 m²). Paradoxalement, le repli est moins important dans la capitale (-19 m²) qui se situe pratiquement au même niveau que Lille (-18 m²), Toulouse ou Strasbourg (-17 m²). Seule Marseille parvient à tirer son épingle du jeu avec un gain de surface de 9 m². Pour s’offrir un logement plus abordable, les deux options les plus pertinentes sont de se tourner vers les communes de taille moyenne ou de s’excentrer.