De prime abord, la chute vertigineuse des taux profite aux emprunteurs. Mais cette dégringolade peut également se révéler préjudiciable, notamment pour ceux qui présentent des dossiers jugés « à risque » par les organismes de financement. En raison du taux d’usure, ces derniers peuvent être amenés à rejeter certaines demandes de crédit. Le taux d’usure continue de baisser Important Le taux d’usure est une barrière de protection mise en place par le législateur en faveur des emprunteurs, contre les abus éventuels des organismes de financement au niveau du taux immobilier. En effet, les taux très bas proposés afin d’attirer les emprunteurs ne garantissent pas un « crédit bon marché » pour ces derniers. Il ne s’agit, à ce stade, que d’un taux brut auquel devra s’ajouter l’assurance emprunteur pour donner le taux effectif. Important Cherchant à compenser la baisse du taux d’intérêt, certaines banques pourraient être tentées de répercuter le manque à gagner sur cette assurance, faisant alors remonter le taux effectif à un niveau susceptible d’améliorer leur rentabilité. Le taux d’usure est l’une des raisons de refus des demandes de prêts Le taux d’usure sert donc à limiter les dérives des banques. Il est calculé sur la base de la moyenne des taux effectivement pratiqués par les banques, laquelle est ensuite augmentée du tiers. Si pour un client donné le taux effectif est supérieur au pourcentage à ne pas dépasser, l’organisme de financement a le devoir de rejeter sa demande de crédit. Par rapport aux trois derniers mois 2019, les taux d’usure du premier trimestre 2020 observent encore un repli. Sur les prêts de moins de 10 ans, il est fixé à 2,60 %, soit 7 points de base de moins que lors du trimestre précédent. Sur les crédits dont l’échéance se situe entre 10 et 20 ans, il est désormais de 2,51 % (- 16 points de base). Sur les prêts dont le remboursement s’étale sur plus de 20 ans, le seuil à ne pas dépasser est de 2,61 % (- 16 points de base également). Mauvaise nouvelle pour les dossiers délicats En leur qualité d’entreprises commerciales, les établissements bancaires ont pour priorité de réaliser des profits. De ce fait, ils ne vont accepter que les demandes de crédit immobilier émanant des profils les plus intéressants, ceux avec lesquels ils pourront développer un partenariat fructueux sur le long terme. Les dossiers à risque vont forcément coûter plus cher en assurance, avec pour conséquence l’augmentation de leur taux effectif. Beaucoup vont même dépasser le fameux taux d’usure et devoir renoncer à leur projet.