Les établissements bancaires et les autorités financières se trouvent actuellement en plein désaccord. La pomme de discorde concerne la facilité avec laquelle il est aujourd’hui possible d’obtenir un emprunt immobilier auprès des banques. Selon le HCSF, cette situation aggrave l’endettement des ménages. Pour freiner l’emballement du marché, celui-ci a émis quelques recommandations qui, à leur tour, ont fait grincer des dents les organismes de crédit. L’assouplissement des conditions d’octroi favorise l’endettement Sous la pression de la concurrence et de la politique des taux négatifs de la Banque centrale européenne (BCE), les établissements bancaires ont été contraints d’ouvrir en grand les vannes de leurs crédits. Le but était d’attirer le maximum de clients, mais surtout de se débarrasser des liquidités dormantes. Pour parvenir à ces objectifs, le crédit immobilier était le produit par excellence, malgré le fait qu’il n’était pas vraiment l’idéal en termes de rentabilité. Les taux extrêmement bas ont réduit les prêts hypothécaires au rang de simple produit d’appel. Et pour conquérir de nouveaux clients, les banques n’ont pas hésité à assouplir leurs conditions d’octroi, accepter les renégociations de prêt et rallonger les durées de remboursement. Ces initiatives ont suscité l’inquiétude du Haut conseil pour la stabilité financière. Ce dernier a alors émis quelques recommandations, lesquelles sont appelées à entrer en vigueur dès cette année. Important Ainsi, outre l’obligation de ne pas dépasser le taux d’usure, le régulateur demande également aux banques de respecter le taux d’effort de 33 % et de ne plus accorder des prêts au-delà de 25 ans. Incompréhension de la part des banques Les établissements bancaires ont exprimé leur étonnement quant à ces mesures préconisées par le HSCF et, par extension, par le ministre des Finances Bruno Lemaire. Alors que les défauts de paiement sont rares, le gouvernement semble vouloir freiner l’accès à la propriété et faucher l’herbe sous les pieds de plus de 100 000 ménages. Il faut savoir que ces derniers représentent à ce jour 20 % des candidatures au crédit. Cependant, les banques reconnaissent que leur pratique a fait en sorte que le volume de crédits immobiliers a augmenté de manière spectaculaire, faisant même de la France la championne d’Europe de la catégorie. Mais elles persistent à dire qu’un durcissement des conditions d’octroi n’est pas une solution viable. Cette mesure va exclure du marché de l’immobilier bon nombre d’aspirants à la propriété, et ce, de manière abrupte et quelque peu injuste, S’insurgent-elles.