Soucieux de contenir l’endettement des ménages, le Haut conseil de stabilité financière avait émis des recommandations visant à durcir les conditions d’octroi des crédits. Si certains professionnels de l’immobilier déplorent une exclusion d’une proportion importante d’emprunteurs potentiels, la Banque de France, elle, soutient la démarche et réfute l’idée que ces recommandations limitent l’accès à la propriété. Des critiques non fondées Se basant sur leurs propres enquêtes, de nombreux établissements bancaires, courtiers et autres professionnels de l’immobilier sont persuadés que les recommandations émises par le HCSF pénalisent grandement le marché du crédit et empêchent beaucoup de prétendants à la propriété de concrétiser leur projet. ImportantAvec ses propres données, la Banque de France vient réfuter cette hypothèse, tout en réitérant son opinion quant au bien-fondé de la décision du gendarme financier (dont elle fait partie). Selon elle, les fameuses recommandations n’ont pas freiné la production de crédits immobiliers, bien au contraire. La Banque de France appuie son argumentaire en dévoilant les chiffres du mois de septembre avec, notamment, un montant total de crédits nouvellement octroyés atteignant 19 milliards d’euros, un record absolu. Ce chiffre est, certes, dû à l’effet de rattrapage constaté à la sortie du premier confinement, mais il démontre par la même occasion que les recommandations n’influent pas véritablement sur l’octroi de financement. Le ministère accepte néanmoins d’en vérifier les véritables impacts ImportantLes organismes de crédit affirment que l’interdiction des prêts de plus de 25 ans et du dépassement du taux d’endettement de 33 % pénalise un trop grand nombre d’emprunteurs. Invitée à se pencher sur la question, Emmanuelle Wargon, ministre déléguée au Logement, ne balaie pas d’un revers de la main les reproches faites par les courtiers et promet de procéder une nouvelle fois à l’analyse des véritables impacts des recommandations sur les nouveaux crédits demandés par les porteurs de projet. Pour ce faire, elle compte sur le concours du ministère des Finances. À la tête du HCSF, ce dernier est chargé d’établir un bilan de l’impact véritable des recommandations depuis leur entrée en vigueur. La Banque de France espère que ce document mettra fin au scepticisme des courtiers et organismes de financement à l’encontre des recommandations qui, à la base, ont été émises dans l’intérêt des ménages.