Après l’activité soutenue de 2017, marquée par un nombre de transactions record, le marché de l’immobilier est en perte de vitesse depuis le début de l’année. Même si les conditions de prêt sont toujours aussi attractives, elles ne parviennent plus à compenser la flambée des prix. En conséquence, de plus en plus de ménages renoncent à leur souhait de devenir propriétaires. L’activité sur le marché de l’immobilier ralentit Le dernier baromètre LPI-SeLoger affiche une baisse de 7 % des compromis de vente signés par rapport à la même période en 2017. Les chiffres des mois de mai, juin et juillet montrent même un recul de 16,5 % sur un an. La décélération en glissement annuel n’avait plus atteint un tel niveau depuis 2013. En considérant que le caractère exceptionnel des performances de 2017 prises en référence, le ralentissement constaté n’est pas encore dramatique, mais doit inciter à la vigilance, d’autant que le mouvement s’amplifie. Important Les primo-accédants sont les premiers affectés, car à l’explosion des prix des biens s’ajoute la réduction des aides publiques (APL accession et prêt à taux zéro). Les conditions de crédit restent très avantageuses Si la solvabilité des Français s’est autant dégradée, les conditions de prêt ne sont pas en cause. Important En effet, d’après l’Observatoire Crédit Logement/CSA pour le mois de juillet, la moyenne des taux des crédits immobiliers, toutes durées confondues, s’est établie à 1,43 %. Important Par ailleurs, il devient à nouveau possible d’emprunter sur 30 ans, voire 35 ans auprès de certaines enseignes. La durée de remboursement a ainsi augmenté à 222 mois, l’équivalent de 18,5 ans. Elle se situe à seulement trois mois en dessous des records atteints à la veille de la crise de 2008. Important À l’exception des secundo-accédants, il devient très difficile pour les candidats à l’achat d’un logement de décrocher un financement intéressant pour concrétiser leur projet. Pour les autres, il semble impossible pour l’instant de compter sur des décotes supplémentaires sur les taux ou sur une nouvelle extension des durées. Le coût du mètre carré commence à diminuer Au cours de l’été, bien que les prix dans l’ancien aient encore gagné 4 % sur un an, leur rythme de progression s’amenuise. Car pour éviter de laisser leur bien trop longtemps sur le marché, ou même de voir les potentiels acheteurs renoncer à leur projet, les vendeurs doivent faire des concessions. Dans certaines villes caractérisées par un marché sous tension, la tendance haussière se poursuit. C’est le cas à Bordeaux (+13,6 %), Lyon (+10 %) ou Paris (7,3 %). Dans d’autres agglomérations telles que Toulouse (+3,2 %), Dijon (+2,1 %) ou la cité phocéenne (+0,7 %), l’heure est à une relative stabilité. Ailleurs, on note un repli, comme à Dunkerque (-3,8 %), Béziers (-1,1 %) ou Nice (-0,6 %). Les experts du secteur relèvent par ailleurs un recul des prix dans les villes où le mètre carré coûte moins de 1 700 euros, l’objectif étant de s’adapter au budget de ménages fortement pénalisés par la réforme des aides personnelles.