À six mois de la sortie planifiée du Royaume-Uni de l’Union européenne, prévue le 29 mars 2019, aucun accord n’a encore été trouvé entre Londres et Bruxelles. Une situation qui inquiète non seulement les grands patrons, mais aussi le gouverneur de la banque d’Angleterre, Mark Carney, qui met en garde contre l’effondrement de l’immobilier. Vers un krach immobilier Important Selon cet expert, un divorce sans accord avec l’Union européenne serait catastrophique pour le marché immobilier britannique. Dans le scénario le plus pessimiste, les taux hypothécaires augmenteraient suivant une spirale infernale, et les prix de la pierre pourraient fondre de 25 % à 35 % en trois ans. Déjà, un an plus tôt, à Londres, les prix ont entamé une descente. Dans certains quartiers londoniens, il y a six mois, la baisse des prix atteignait les 15 %. Un scénario envisagé au cours d'un stress test Ce scénario noir rappelle le cas de figure élaboré par la Banque d’Angleterre un an plus tôt dans ses « tests de résistance », une simulation de la capacité de résistance des grandes banques britanniques en cas de retournement de la conjoncture. Ce test suppose une chute précipitée des prix immobiliers de l’ordre de 33 %. Les conclusions ont révélé qu’en l’absence d’un accord avec Bruxelles, les banques britanniques seraient certes suffisamment solides et capables de continuer à octroyer des crédits – une simulation de prêt immobilier et sur tous les types de prêts (professionnel, crédit conso…) a été réalisée –, mais sur les deux premières années, leurs pertes atteindraient les 50 milliards de livres avant impôts. En revanche, dans le cas d’un « divorce à l’amiable », l’économie britannique rebondirait de 16 milliards de livres. Pas de « 2008 bis » De l’avis de Mark Carney, le gouverneur de la Banque d’Angleterre : « Un divorce sans accord serait tout aussi catastrophique que la crise financière de 2008 pour l’économie britannique ». Mark Carney Le chômage gagnerait du terrain – de 4 % aujourd’hui, il dépasserait les 10 %, et la liaison ferroviaire et aérienne avec l’Union européenne s’en trouverait bloquée. Pour sa part, le gouvernement se veut rassurant, et affirme que ce scénario ne va pas forcément se produire, mais qu’il est du devoir des gouvernants d’anticiper le pire.