Le premier Observatoire patrimonial des copropriétés (Opac) dresse un bilan alarmant de leur situation financière. Les retards de paiement de fournisseurs se multiplient depuis 2014 et le montant des impayés connaît une forte progression à cause de dépenses de plus en plus importantes de mise en conformité et de rénovation. Endettement croissant des copropriétaires Important L’année dernière, 94 % des 2 000 copropriétés étudiées ont rencontré des difficultés pour le paiement de leurs fournisseurs. Ce pourcentage est même de 3 points supérieur pour celles qui dont le nombre de lots dépasse 50 unités. À un peu moins de 400 euros par lot en moyenne, le montant des impayés est en hausse et représente un cinquième du budget prévisionnel de la copropriété. Les services concernés (électricité, eau, chauffage) ne sont pas interrompus, mais les retards de règlement sont sanctionnés par des pénalités. Important De manière générale, la dette des copropriétaires croît, puisqu’elle est passée de moins de 30 000 euros en 2014 à plus de 37 000 euros en 2017, soit 26 % d’augmentation au total. Pour 3 copropriétaires débiteurs sur 4, leur dû équivaut à 15 % du budget prévisionnel. Mais le fait le plus inquiétant est l’explosion du nombre de copropriétés affichant un taux d’impayés dépassant 20 % : en effet, sur une période relativement courte, il a gagné 6 points de pourcentage et s’établit désormais à 20 %. Un système d’amortissement pour financer les travaux La situation risque malheureusement d’empirer, car les origines de ces difficultés restent d’actualité. Les professionnels mentionnent le coût exorbitant de mise en conformité des ascenseurs et de rénovation des parties communes, pour lesquels tous les propriétaires de logements doivent apporter leur quote-part. Or, les nouveaux arrivants ont souvent du mal à faire face à toutes ces dépenses. De plus, le minimum obligatoire pour le fonds travaux est limité à 5 % du budget de la copropriété. Important Pour couvrir tous les besoins, l’association envisage entre autres solutions la mise en place d’un tableau d’amortissement tel que celui utilisé dans les HLM. Avec ce système, les copropriétaires s’acquitteraient d’une « cotisation » annuelle correspondant à une partie du prix d’achat d’un équipement (par exemple une chaudière), ce qui permettrait, en cas de panne ou pour améliorer la performance énergétique du bâtiment, de le remplacer immédiatement sans demander de participation additionnelle à chacun.