L’accélération des taux au premier trimestre de l’année dernière, juste avant les présidentielles, a semé un vent de panique chez les professionnels de l'immobilier. Lesquels ont été quasi-unanimes à prédire une envolée des taux en 2017. Mais la remontée n’a finalement pas eu lieu. Le marché a même été particulièrement dynamique avec un pic de 952 000 ventes enregistrées à fin septembre. Faible progression des taux en 2017 L’évolution des taux immobiliers au cours des premiers mois de 2017 avait de quoi surprendre, tant les années électorales sont historiquement considérées comme calmes. Sauf que celle de la dernière élection présidentielle a été une année toute particulière : déconfiture des partis historiques de la gauche et la droite, le Front National au deuxième tour, la surprise Macron… Alors, ce contexte de défiance des marchés, combiné à une reprise de la croissance économique, devait avoir eu un effet inflationniste sur les taux d’emprunt immobilier. Puis, finalement, l’envolée des taux tant redoutée par les professionnels ne s’est pas concrétisée… ou presque. Important Après un plancher historique à 1,52 % de moyenne pour les crédits sur 20 ans, les taux se sont emballés pour atteindre 1,75 % en juin, avant de se replier légèrement à 1,65 % en décembre. Ce qui est tout sauf une flambée. Simple rappel : à la même période de l’année 2015, le même crédit se négociait en moyenne à 2,44 %. Et encore, les taux réels, après négociation avec les banques, sont 0,2 ou 0,3 point inférieur à ceux qu'on affiche sur notre site Maël Bernier,notre directrice de la communication. Statu quo en 2018 Pour un emprunt moyen de 200 000 euros sur 20 ans, l’augmentation des taux en 2017 représente « seulement » une hausse de mensualité de 14 euros. Important Autre bonne nouvelle : rien ne laisse pour le moment présager d’une envolée des taux en 2018. Si l’activité économique française devait continuer à évoluer favorablement cette année, la croissance ne devrait pas dépasser les 2 %, et l’inflation resterait modérée. D’autant plus qu’une remontée des taux d’intérêt ne sera pas sans conséquence sur le budget de l’État. Alors que la dette nationale a fortement progressé entre 2008 et 2017, passant de 65,3 % du PIB à 98 %, la seule baisse des taux a permis de faire passer le coût des intérêts de 44,5 milliards à 41,8 milliards d’euros sur la même période.