Au cours de ces dix dernières années, le marché immobilier a connu des hauts et des bas. Un retour sur la structuration des prix immobiliers au cours de cette période permet aujourd’hui de tirer des leçons pour mieux faire face à l’avenir. Dix années de turbulences En septembre 2008, la crise des subprimes entraîne l’effondrement de la banque Lehman Brothers, et avec elle le déclin du marché immobilier français. Le volume des ventes connaît alors une baisse spectaculaire, passant de 800 000 transactions l’année précédente à 550 000 sur cette période. Le prix recule également et chute de 8 % en moyenne nationale. Les banques freinent les crédits. C’est toute la mécanique qui cale. Au printemps 2009, avec la crise financière, les Français renouent avec la pierre, considérée comme une valeur sûre. Cette importante injection de liquidités amorce la reprise du marché immobilier. Les prix repartent à la hausse, plus particulièrement dans les grandes villes. Jusqu’en 2011, ils vont augmenter de près de 12 %. Le volume des ventes retrouve même son niveau d’avant crise. À l’été 2011, la mise en œuvre du cadre prudentiel bancaire et des dispositions de Bâle III provoque la frilosité des banques, qui durcissent alors les conditions de crédit, ce qui stoppe net la relance. Jusqu’en 2016, le marché immobilier s’assainit, mais peine à se relever. Cette période douloureuse s’avèrera en revanche très salutaire. En 2016, la baisse des taux immobiliers redynamise le marché. S’établissant à 4,2 % mi-2011, les taux d’emprunt sur 20 ans tombent à 2 % début 2016. Les prix suivent également la même tendance. Les Français retrouvent du pouvoir d’achat (+30 % par rapport à 2008) et achètent à nouveau. En 2017, le volume des transactions atteint même un record : 960 000 ventes. La dynamique ralentit vers la fin de l’année. Les experts estiment toutefois qu’elle devrait se maintenir. De belles perspectives Cette fois-ci en revanche, aucune bulle spéculative n’est à craindre. En comparaison avec les données relevées il y a dix ans, le pouvoir d’achat des Français s’est beaucoup amélioré. Pour un foyer composé de 2,5 personnes, il est désormais de 68 m² contre 46 m² en 2008. En ce qui concerne les taux immobiliers, la dynamique haussière devrait entretenir la reprise du marché. Cependant, la remontée ne doit pas être trop rapide au risque d’entraîner l’effet inverse. Les experts estiment notamment qu’une hausse des taux de 1 % en moins d’une année va ralentir le marché. Ce qui ne sera pas forcément le cas si cet accroissement prend plus d’un an et demi à se concrétiser. Autre paramètre à prendre en compte : le recul du chômage. Il s’agit d’un important levier pour le marché immobilier.