L’obtention d’un prêt bancaire est soumise à des conditions d’éligibilité. Récemment, le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) a publié un communiqué, dans lequel il fait part de sa décision d’affiner ces critères de sélection permettant aux banques de délivrer des crédits à leurs clients. En effet, les conditions d’octroi des prêts se sont assouplies, à tel point que cela incite à une certaine méfiance. En 2016, le marché de l’immobilier a connu une montée en flèche et assez soudaine. Le niveau des transactions enregistrées à l’époque a d’ailleurs réussi à atteindre les performances des années d’avant crise, c'est-à-dire celles qui ont précédé la crise financière de 2008. Face à ce phénomène, les banques semblent avoir procédé à un relâchement des critères d’éligibilité aux prêts. Cela n'est pas le fait de certains établissements bancaires mais bien une tendance générale qui s'est dégagée sur la place en 2016 : depuis 18 mois, les conditions d'apports personnels, de maturité, de taux de crédit immobilier se sont assouplies en moyenne. Ce n'est pas le niveau de cet assouplissement qui est inquiétant mais la tendance. De leur côté, les emprunteurs n’hésitent pas à utiliser un simulateur prêt immobilier dans l’optique de déceler la meilleure offre proposée par les organismes de crédit, tant par rapport à la durée, au taux, qu’aux autres critères tels que les apports personnels. Le prix de l’immobilier commercial ne cesse d’augmenter Selon les autorités, le secteur de l’immobilier enregistre des hausses continuelles de ses tarifs depuis déjà un long moment. Mais alors que la faiblesse des taux offre un contexte favorable à des emprunts avantageux au niveau des coûts, la conjoncture devient une source d’inquiétudes pour le Haut Conseil de stabilité financière. À noter que le HCSF est un organisme dont l’objet est de s’assurer de la stabilité du système financier, et qui relie les différentes autorités financières et le gouverneur de la Banque centrale. En ce qui concerne les pouvoir publics, leur souci est trouver un moyen afin que les épargnants ne soient pas trop affectés par la situation. Ce choc pourrait aussi avoir des conséquences sur les établissements bancaires. Mais les emprunteurs sont déjà victimes de la hausse des taux immobiliers. Selon les chiffres dévoilés par l’Observatoire Crédit Logement/CSA, au mois de décembre 2016, ils se sont établis à 1,31%, mais suite à une augmentation de 18 points de base, les taux se sont élevés à 1,49% au mois de février 2017. Un excès d’optimisme qui fait peur À la fin du mois de mars, le Haut Conseil de stabilité financière dévoilera le « niveau du coussin de fonds propres contra-cyclique » qui s’applique au niveau des banques françaises. Si au mois de décembre 2016, celui-ci a été fixé à un taux de 0%, aucun grand changement n’a été enregistré. Par contre, le HCSF fait part d’un autre sujet de tourment : La poursuite de la hausse des prix et le constat d'une prise de risque accrue dans certaines opérations continuent d'appeler à la vigilance. En effet, l’entité a déjà fait une première alerte, car il lui a semblé que les valorisations qui se sont opérées dans l’immobilier commercial n’ont pas réussi à freiner la hausse des prix. Les investisseurs s'engagent dans l'achat d'actifs commerciaux relativement peu liquides alors que les loyers se sont appréciés en Ile-de-France. Mais il faut se méfier de l'excès d'optimisme, nous ne sommes pas à l'abri d'une demande moins favorable.