En Suisse, une certaine vague d’hypothèques s’élevant à 924 milliards francs, signées vers la fin des années 2015, sont sur le point d’expirer, dont 419 milliards de francs arriveront à échéance entre 2017 et 2021. Pour les emprunteurs qui se trouvent dans cette situation, le risque de payer des intérêts plus importants est imminent. Les ménages qui ont bénéficié de la médiocrité des taux pour se lancer dans l’investissement immobilier sont venus par milliers auprès des établissements financiers pour prétendre à l’accession à la propriété. Aujourd’hui, ils sont amenés à prendre une nouvelle fois contact avec leur banque afin de marchander les conditions de leur emprunt. Les taux suisses ont, en effet, été près d’une décennie à se situer à un niveau historiquement bas, voire négatif, mais maintenant que la situation semble être stable, les emprunteurs devront réagir face à leurs dettes. De son côté, la banque nationale suisse prévoit un redressement de ses taux de référence au cours de l’année 2018. Et avec le passage au positif prévu pour 2019, le coût des crédits, aussi bien généraux qu’hypothécaires, est susceptible de connaitre une évolution. Quelle stratégie adopter pour ne pas se laisser surprendre ? La situation dans deux ans ou plus est très difficile à prévoir. Par contre, ceux qui doivent renégocier leur crédit dans une année devraient sérieusement réfléchir à leur stratégie ,avertit le directeur d’un bureau de conseil financier. En effet, tous les emprunteurs doivent avant tout se poser des questions sur leur avenir sur le moyen et le long terme. Il s’agira de déterminer sa situation personnelle, familiale et professionnelle : Mariage, déménagement, fondation d’une famille, divorce Changement de travail, gestion de carrière, départ à la retraite Et bien que les réponses à ces questions ne semblent probablement pas toujours évidentes, il est important d’y songer car de cela dépendront le taux et la durée du prêt auquel on pourra souscrire. En outre, il est tout aussi important de savoir que la rupture d’un contrat en cours est passible de lourdes pénalités. Et bien qu’il existe des alternatives pour adosser une hypothèque à sa nouvelle maison lors d’un déménagement, les démarches seront toutes aussi compliquées qu’onéreuses. Restructurer ses crédits pour réduire ses dettes Avant de renégocier son prêt immobilier, un emprunteur devra déjà avoir remboursé une partie de ses dettes. Et bien qu’en choisissant cette démarche, l’emprunteur se voie payer un taux d’intérêt plus élevé que celui de son prêt initial, mais que le montant sur lequel ce taux sera réduit de manière conséquente. En outre, il ne faut pas négliger le poids que peut avoir la concurrence sur la renégociation de prêt. En effet, le domaine bancaire fonctionne exactement de la même manière que celui des assurances, et l’emprunteur a tout intérêt à scruter toutes les conditions proposées par chaque établissement avant de prendre une décision sur l’enseigne qui va racheter son crédit immobilier. Il est toutefois à préciser que dans le cas d’une hypothèque, le transfert d’une partie de la dette peut être envisagé dans la condition où une autre banque présente de meilleures offres que celle qui héberge l’obligation. En revanche, une telle action doit être soumise à des exigences qu’li faudra respecter, notamment par rapport au montant transférable, qui doit être supérieur ou égal à 100.000 francs.