Les Français dépensent en moyenne près d’un tiers de leurs revenus pour se loger, un fardeau jugé excessif par plus de la moitié d’entre eux. Un sondage réalisé par l’Institut Elabe pour Les Échos et l’Institut Montaigne met en évidence le défi persistant de l’accessibilité au logement en France. Le coût du logement demeure la principale préoccupation Au cours des vingt dernières années, le pays a connu une forte demande sur le logement, entraînant une envolée spectaculaire des prix au mètre carré dans le neuf, passant de 2 757 euros en 2005 à 4 318 euros en 2020, soit une hausse de +57 % en quinze ans. ImportantPlus de la moitié des Français estiment que le budget alloué au logement est excessif, et ce problème persiste malgré des dépenses publiques conséquentes, représentant 1,60 % du PIB en 2020, comparativement à 0,70 % dans l’Union européenne. Selon le sondage, les Français considèrent le coût du logement comme leur principale préoccupation, indépendamment de leur catégorie socioprofessionnelle et de leur génération. En effet, 45 % estiment que les loyers et les prix d’achat sont trop élevés, tandis que 34 % jugent que les taux d’intérêt des emprunts sont exorbitants. « Combien puis-je emprunter ? », c’est une question que beaucoup d’entre eux ne se posent même plus. Seuls 24 % évoquent le nombre élevé de locations touristiques et de résidences secondaires (14 %). La majorité, soit 53 %, estime que la part de leurs revenus consacrés au logement est excessive, particulièrement les locataires (67 %, comparé à 45 % chez les propriétaires et 31 % chez ceux ayant remboursé leur crédit immobilier). Un fardeau financier croissant En France, les sondés déclarent en moyenne allouer 32 % de leurs revenus à leur logement, soit une augmentation de 4 points par rapport à 2016. Les jeunes (moins de 35 ans) y consacrent 39 %, tandis que les plus de 65 ans dépensent 23 %. Les propriétaires sans crédit en cours allouent 21 % de leurs revenus au logement, contre 38 % pour les autres propriétaires et les locataires. De plus, 37 % des sondés dépensent plus de 40 % de leurs revenus en logement, une hausse de 10 points par rapport à 2016. Les employés et ouvriers (37 %) sont plus touchés que les professions intermédiaires (34 %) et les cadres (28 %). Pessimisme concernant l’avenir Trois quarts des Français anticipent une détérioration future du logement en termes de coût, de disponibilité et de qualité. Toutes les catégories de la population partagent ce sentiment de pessimisme. A retenir Les Français consacrent en moyenne un tiers de leurs revenus au logement, jugés excessifs par plus de la moitié. Les prix immobiliers ont augmenté de +57 % en 15 ans.