La hausse des taux immobiliers se poursuit en février 2023. S'il était encore possible il y a un an d’obtenir un prêt sur 20 ans à 1,08%, aujourd’hui le taux moyen avoisine les 3%. Les premiers touchés par cette situation sont les primo-accédants. Explications. Depuis plus d’un an maintenant, emprunter est synonyme de chemin de croix : la hausse des taux immobiliers progresse et les durées d’emprunt s’allongent. Bien que la révision mensuelle du taux d'usure - seuil maximal au-dessus duquel une banque ne peut prêter - permette de débloquer certains dossiers, la situation s’avère toujours compliquée pour un profil en particulier : les primo-accédants. Comme en témoigne le site d’information MoneyVox, les personnes qui envisagent d’acquérir leur première résidence principale sont en effet confrontées à plusieurs difficultés. Durcissement des conditions d’octroi face à la hausse des taux Parmi elles, le durcissement des conditions d’octroi par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF). Depuis le 1er janvier 2022, le taux d'endettement, c'est-à-dire le ratio des charges d'emprunt sur leur revenu, ne peut pas dépasser 35%, sauf exception. Si cette obligation vise en théorie à protéger les emprunteurs de risques de surendettement, elle devient vite un facteur bloquant compte-tenu du contexte actuel. Et pour cause, le constat est identique chaque mois : les taux de crédits immobiliers s’envolent. Et la tendance n’est pas près de s’inverser. Quand il était possible d’obtenir un crédit sur 20 ans à 1,08% en février 2022, ce même prêt se négocie désormais à 2,90%. Une hausse similaire est constatée dans le même temps pour un crédit sur 25 ans, avec un taux passé de 1,23% à 3%. Une perte de pouvoir d’achat générale Reprenons l’exemple cité par MoneyVox d’un couple de trentenaires présentant un revenu cumulé de 4 200 euros net par mois. Avec un taux à 3%, il peut prétendre aujourd’hui à un crédit de 252 693 euros. Un an auparavant, il aurait pu obtenir un prêt de 305 371 euros, au taux de 1,23%. Soit une perte de pouvoir d’achat de près de 50 000 euros. La capacité d’emprunt des ménages est donc logiquement réduite. L'une des solutions à laquelle ont recours les emprunteurs est d'augmenter leur apport. Résultat : comme le révèle une récente étude Meilleurtaux, entre 2019 et 2022, l'apport des 20-29 ans est passé de 30 813 à 37 511 euros en moyenne. En ce qui concerne les 30 et 39 ans, le montant moyen de leur apport atteint 64 874 euros, contre 44 356 euros auparavant. Si les emprunteurs les plus âgés peuvent se permettre de gonfler plus facilement leur apport que les plus jeunes grâce à leur épargne, ces derniers se voient contraints de faire des concessions et rogner sur la superficie du logement convoité. Ne pas renoncer pour autant à son projet Faut-il pour autant renoncer à son projet d’achat lorsque l’on est primo-accédant ? Pas nécessairement. Comme l’explique à MoneyVox Saskia Fiszel, co-fondatrice de Virgil, une société qui co-investit un apport supplémentaire pour compléter le financement : « On voit que l'achat est de plus en plus difficile pour un primo-accédant. Pour autant, il faut le faire si on le peut car on sait que les taux montent, mais on ne sait pas jusqu'à où, ni si les prix vont baisser et de combien », affirme-t-elle. De plus, il ne faut pas négliger les nombreux dispositifs d’aide à l’accession réservés aux primo-accédants, comme par exemple le prêt à taux zéro (PTZ) ou le prêt accession Action Logement à taux réduit.