Apport, revenus, durée du crédit… Voici le portait de l’emprunteur immobilier en 2022

Écrit par La rédaction Meilleurtaux . Mis à jour le 26 octobre 2022 .
Temps de lecture : 3 min

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Publié le mercredi 26 octobre 2022 10:21 par la Rédaction Meilleurtaux

À quoi ressemble l’emprunteur type en 2022 ? C’est ce nous avons tenté d’établir. Décryptage.

Sur le marché immobilier, l’année 2022 restera dans les annales. Entre des prix et des taux de crédit qui augmentent, il devient de plus en plus difficile d’emprunter. Sans compter que les dossiers de financement sont de plus en plus bloqués, en raison du taux d'usure, seuil maximal au-dessus duquel une banque n'a pas le droit de prêter. La seule arme pour les emprunteurs ? Leur revenu et leur apport personnel. Ce que confirme Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux :

plus le salaire et l'apport sont importants, plus l'individu pourra bénéficier d'un montant d'emprunt élevé et d'un taux de crédit plus avantageux.

En effet, la durée moyenne des crédits à l’habitat souscrits en France s’est allongée. Notre étude sur le profil de l’emprunteur en 2022 révèle qu’elle s’établit cette année à 264 mois (22 ans). Soit une rallonge de 36 mois comparativement à 2020 et de 12 mois à l’aune de 2021. Un niveau historique

Des apports corrélés aux prix et aux revenus

Notre étude dévoile par ailleurs qu’un primo-accédant souscrit en moyenne un crédit immobilier d’environ 221 000 euros depuis janvier dernier. Derrière ce montant sont toutefois dissimulées des disparités qui résultent directement :

• Du tarif des biens ;
• Du niveau de revenu des demandeurs.

Plus le candidat à l’acquisition dispose d’un apport et d’un salaire conséquents, plus sa capacité d’emprunt sera substantielle. Il bénéficiera par ailleurs d’un taux d’intérêt moins lourd.

Au niveau national, l’apport moyen pour obtenir un crédit immobilier est de 47 651 euros en 2022, et l’apport médian de 19 026 euros. Mais ce montant d’apport diffère fortement selon les régions. La raison est simple : les prix, eux aussi, se distinguent considérablement. En effet,

en Ile-de-France, le prix de la pierre oblige les emprunteurs à faire un effort pour espérer une surface acceptable

d’après Maël Bernier.

Un effort qui s’élève en moyenne à 75 471 euros. Pour comparaison, en Bourgogne-Franche-Comté, le montant de l’apport chute à 23 711 euros.

Des montants d’apports variables donc, qui s’expliquent aussi par les revenus des emprunteurs qui peuvent parfois presque varier du simple au double entre certaines régions. En Ile de France, ceux-ci s’élèvent à 6 072 euros en moyenne, contre 4 154 euros pour la Bourgogne-Franche-Comté. Des écarts de revenus qui s’expliquent par plusieurs phénomènes. D'une part, l’activité économique :

une région à l’activité économique et professionnelle forte, voit émerger une population plus aisée. Les revenus des emprunteurs sont par conséquent, plus importants.

souligne Maël Bernier.

D’autre part, l’âge des emprunteurs

plus ils sont âgés, plus les revenus sont naturellement confortables.

Des Français qui empruntent plus et plus longtemps

Quid du montant d’emprunt ? C’est également en Ile-de-France qu’il est le plus élevé. Il s’élève en effet à 341 937 euros, alors que moyenne nationale est de 240 908 euros en 2022. Une moyenne qui s’est largement accrue par rapport à 2021 : + 47 704 euros. Quant à la ville de Paris, les montants d’emprunt s’envolent : 433 637 euros. Derrière l’Île-de-France se classent : 

• L’Occitanie : 195 193 euros, soit +21 465 euros par rapport à 2021 ;
• La Nouvelle-Aquitaine : 216 028 euros, +25 926 euros par rapport à 2021 ;
• L’Auvergne-Rhône-Alpes : 231 349 euros ;
• La PACA : 268 551 euros, +39 351 euros par rapport à 2021.

Logiquement, la durée des crédits est, elle aussi, en hausse en 2022. Elle atteint les 22 années, contre 19 ans par exemple il y a encore 2 ans.

C’est la demande massive des primo-accédants et la hausse des prix dans certaines régions qui conduit à une nouvelle hausse de la durée moyenne

analyse Maël Bernier

Depuis que nous réalisons cette étude, en 2014 je n'ai pas souvenir d'avoir vu un chiffre aussi élevé.

commente Maël Bernier

Notamment à propos de la région Ile de France où les prix du m² sont plus chers qu’ailleurs, elle poursuit :

Ce ne sont pas les banques qui obligent les emprunteurs à fournir un apport élevé, mais bien le prix de la pierre dans cette région qui oblige les emprunteurs à faire un effort pour espérer une surface acceptable. À Paris, un foyer mobilise en moyenne près de 120.000 euros d'apport.

En résumé, en 2022, l’emprunteur type est donc plus âgé, avec des revenus plus élevés, disposant d’un apport plus important, et il emprunte plus et plus longtemps.