L’État prévoit d’accroître son investissement dans MaPrimeRénov’, à en croire le projet de loi de finances 2023. Par rapport au budget de cette année, il veut y allouer 100 millions d’euros de plus, d’après le texte. Une décision prise alors qu’on reproche à l’aide sa mauvaise affectation dans les rénovations énergétiques. Les députés examineront prochainement le projet de loi de finances pour l’année prochaine. Le gouvernement l’a révélé le 26 septembre 2022. Une des mesures contenues dans cette proposition porte sur une augmentation du budget de MaPrimeRénov’. Un système de soutien pour financer des travaux d’audit énergétique, de ventilation, de chauffage ou d’isolation sur une habitation. Concrètement, cette aide disposera d’une enveloppe de 2,6 milliards d’euros en 2023. Une addition de 100 millions d’euros se dessine donc comparativement au montant investi cette année. Cette hausse représente un enjeu déterminant dans un contexte de rationalisation énergétique. Alors qu’on reproche au dispositif de manquer d’efficacité, et vu les challenges, cette augmentation s’avère minime. Le redressement est jugé trop mince L’Exécutif a d’ailleurs souligné dans le projet de loi de finances 2023 que : L’accent sera mis sur les rénovations les plus performantes. Il s’agit en d’autres mots des rénovations entières des habitations. Le budget de MaPrimeRénov’ semble cependant relativement maigre si l’on se réfère à l’investissement moyen que requiert une rénovation globale. Ce coût ayant été estimé à 40 000 euros. À noter que la transformation d’une passoire énergétique en un bien durable requiert près de 400 euros/m². Les 2,6 milliards d’euros permettent néanmoins la réalisation de 65 000 travaux de ce type. Un chiffre important, compte tenu du nombre de passoires énergétiques présent en France (5 millions). Avec MaPrimeRénov’, l’Exécutif a voulu canaliser l’aide à la rénovation énergétique vers les propriétaires résidant dans des habitations mal isolées. Soit ceux qui ont le plus besoin du dispositif. Ce qui est le cas à présent, d’après l’Agence nationale pour le logement (Anah). L’organisme dévoile que 66 % des projets soutenus proviennent des foyers à faibles, voire très faibles, revenus. Dans leur recherche de financement, ces ménages peuvent également s’orienter vers un emprunt bancaire. Différentes options s’ouvriront ainsi à eux : le crédit personnel, le prêt immobilier, etc. Les mono-gestes mobilisent la grande partie de l’aide Pour un ménage modeste, la prime accordée peut s’élever à 90 % de la facture des travaux. En moyenne, elle avoisine les 40 %. Cependant, ces propriétaires ne détiennent alors pas les moyens de supporter un reste à charge atteignant des milliers d’euros. Le ministère de la Transition écologique confie que de ce fait, les mono-gestes représentent 86 % des sollicitations MaPrimeRénov ’. En tête de la liste de ces menus travaux se trouve la mise en place d’une pompe à chaleur. Chaque bénéficiaire empoche en effet un subside juste légèrement au-dessus de 3 700 euros. L’installation de ce système de chauffage capterait pratiquement 75 % des aides concédées. Or, l’impact sur la consommation demeure infime si l’opération n’est pas suivie de travaux d’isolation additionnels. Selon les données disponibles, les ménages modestes ou très modestes dépensent en moyenne entre 10 000 et 11 000 euros. Sur ce montant, entre 3 000 et 5 000 euros sont issus de la subvention offerte par l’État. Pour les foyers aisés, le coût de leurs travaux déclarés s’établit en moyenne entre 19 000 et 24 000 euros. Le gouvernement est, dans les deux cas, encore loin de son but en matière de montant financé. Pour indication, l’objectif a été fixé à 40 % pour les propriétaires les plus fortunés.