Selon une étude de l’Insee, le nombre de logements vacants s’accroît à un rythme supérieur à celui de l’ensemble du parc immobilier depuis quelques années, tout comme le nombre de résidences secondaires et de logements occasionnels. Décryptage. Le 9 novembre, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié sa traditionnelle enquête annuelle sur le logement en France. L’occasion de faire le point sur l’immobilier au 1er janvier 2022. Premier constat : le nombre de logements continue de s’accroître depuis le début des années 1980 (1,1 % par an en moyenne), mais à un rythme moins soutenu depuis 5 ans (+ 0,9 % par an en moyenne). Depuis 1982, 12,9 millions de nouveaux logements ont ainsi été construits, portant à 37,6 millions leur nombre total en France, hors Mayotte. Des résidences secondaires et logements occasionnels en forte hausse Si la majorité de ces logements (82 sur 100 en 2022) sont des résidences principales, soit un nombre croissant depuis 1982, leur part a toutefois légèrement diminué dans l’ensemble du parc immobilier : 81,8 % en 2022, contre 82,6 % en 1982. Comme en 1982, l’habitat individuel est majoritaire et représente 55 % des logements en 2022, bien qu’il recule légèrement depuis 2007 en raison du nombre croissant de logements collectifs. Par ailleurs, en 2022, 58 % des ménages sont propriétaires de leur résidence principale. Cela représente une part stable depuis 2010, tout comme celle des propriétaires accédants, estimée à 20% depuis une quinzaine d'années. L’après crise financière de 2008, période où l’accès au crédit immobilier était compliqué, peut expliquer en partie cet immobilisme depuis un peu plus d’une décennie. Quant aux résidences secondaires et aux logements occasionnels, leur nombre augmente plus vite que l’ensemble du parc depuis le début des années 2010, et 37% d’entre eux se situent dans les communes hors unité urbaine. Des logements vacants qui s’accroissent considérablement Mais en cette période où la question du logement est de plus en plus centrale, les chiffes marquants sont surtout ceux des logements vacants. En effet, ils s’accroissent considérablement depuis 2007 : + 2,7 % par an en moyenne entre 2007 et 2022. Pour comparaison, ce chiffre était de + 0,4 % par an en moyenne entre 1982 et 2007. Néanmoins, la hausse du nombre de biens vacants s’atténue sur les cinq dernières années : + 1,2 % sur la période 2017-2022. Ces chiffres toutefois élevés peuvent interroger, quand on sait que “le nombre de demandes dépasse largement le nombre de biens dans certaines zones”, comme le soulève le site d’information MoneyVox. Mais comme le rappelle ce dernier, ce phénomène a plusieurs explications, soulevées par l’Insee. Parmi elles, une “une inadéquation de l’offre avec la demande en matière de taille, localisation ou prix, par exemple”. Mais aussi le fait que ces logements puissent être “en mauvais état”, voire “non immédiatement habitables car en attente d’occupation ou de règlement de succession, ou encore sans affectation précise”. Enfin, cette vacance peut être “la conséquence du départ en maison de retraite de personnes âgées, sans que le bien soit remis en vente ou en location”.