Selon l’observatoire Crédit Logement/CSA publié jeudi 3 novembre, le taux d'intérêt des crédits immobiliers en France a atteint en moyenne 2,05% en octobre. C’est un niveau que l’on n'avait pas vu depuis près de 7 ans. 2,05%, c’est le taux d’intérêt moyen atteint pour les crédits immobiliers en France en octobre, selon les derniers chiffres de l'Observatoire Crédit Logement/CSA. Après avoir atteint des niveaux historiquement bas, les taux des crédits immobiliers remontent lentement mais sûrement depuis près d’un an. Si en septembre le taux moyen des prêts immobiliers s’est établit à 1,88%, pour octobre il franchit la barre symbolique des 2%. Un taux d’intérêt inédit depuis près de 7 ans, puisqu’il faut remonter à février 2016 pour retrouver un taux similaire. Toutes durées confondues, les taux d’intérêt des prêts ont tous augmenté en octobre. Le mois dernier, le taux moyen pour les prêts d'une durée de 15 ans était de 1,92%, 2,06% pour une durée de 20 ans et 2,17% sur 25 ans. À noter que ces taux correspondent au taux nominal et ne comprennent donc pas le coût des frais annexes (frais de dossier, assurance emprunteur, frais de courtage...). Un taux moyen presque multiplié par deux en un an Cette progression des taux en octobre est en lien avec le relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) qui cherche à freiner l’inflation galopante. En un an, le taux moyen des prêts immobiliers a quasiment doublé puisqu’il était de 1,04% en octobre 2021. Et la situation actuelle n’est pas près de changer. Toujours selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA, la tendance à la hausse des taux ne devrait pas s’inverser en 2023. D’après ses estimations, le taux moyen pourrait même monter jusqu’à 2,80% fin juin 2023 et se stabiliseraient finalement en 2024. Record historique pour la durée moyenne des prêts Par ailleurs, la durée moyenne des prêts est aussi en hausse, selon l'Observatoire. Elle dépasse les 20 ans (244 mois), un record historique, « jamais observé par le passé ». En ce qui concerne la production de crédits, elle serait en recul. « Malgré une revalorisation du taux d'usure, la production de crédits n'arrive pas à rebondir », constate l'Observatoire. La production de crédits « mesurée en niveau annuel glissant était en baisse de 10,7% à fin octobre, (...) et le nombre de prêts accordés reculait de 12,9% », révèle-t-il. La Banque de France se retrouve en première ligne puisque c'est elle qui se charge de fixer le taux d'usure - seuil maximal au-dessus duquel une banque ne peut accorder un prêt. Relevé au 1er octobre pour la troisième fois consécutive cette année, il est fixé jusqu’à la fin de l’année à 3,05% pour les prêts d'une durée supérieure à 20 ans, tous frais compris. Ce taux plafond est vivement critiqué ces derniers mois, notamment par les courtiers qui l’accusent d’être un frein à l'accès au crédit immobilier. À ce titre, le 20 septembre dernier, un de leurs syndicats était venu manifester devant le siège de la Banque de France à Paris, réclamant un relèvement significatif du taux d’usure pour permettre aux futurs acquéreurs d’obtenir plus facilement un financement.