L’Observatoire remarque un retrait discret des familles à faible revenu du marché de l’immobilier. Les prix du secteur et le resserrement de l’octroi de prêt en sont les principales causes. Les établissements financiers ont en effet restreint l’accord de crédits immobiliers pendant un temps. Les clients jeunes sont pourtant prometteurs selon Michel Mouillart. De moins en moins de crédits immobiliers sont octroyés pendant le troisième trimestre de 2022. L’Observatoire Crédit Logement/CSA rapporte un retrait de plus d’un quart du volume de la production et de l’octroi de prêts. Les chiffres sont respectivement de 26,8 et de 27,7 %. Une baisse aussi importante n’a pas été enregistrée depuis 2008. La Banque de France adopte un ton moins alarmant. Elle indique un léger recul en mois d’août et un marché qui se normalise. Les banques constatent, de leur côté, une profitabilité très basse, rappelant la situation de 2001. Le taux d’usure empêche d’ailleurs les établissements financiers d’adapter leurs offres à la situation du marché. La fluctuation des taux qui n’en finit pas Les taux retombent en août et en septembre après une hausse importante en juillet 2022. La moyenne est restée à 1,88 % à la fin septembre pour remonter dès le début octobre à plus de 2 %. Un professeur d’université et directeur de l’Observatoire, Michel Mouillart fait remarquer que le régime actuel est dominé par l’offre. Cela se traduit par peu de crédits produits par les banques. Le taux d’usure a bloqué un certain nombre de dossiers cet été. Ceux-ci sont probablement débloqués, expliquant la remontée actuelle de la production de crédits. L’Observatoire estime des changements sur le taux moyen : Un niveau de 2,4 % pour fin 2022 ; Un record de 2,8 % à la fin du premier semestre de 2023 ; Une retombée à 2,45 % pour le second semestre de 2023. Le taux immobilier hausse depuis le mois de janvier 2022, mais pas autant que l’inflation ni la croissance de l’emprunt d’État à dix ans. Les chiffres sont respectivement de 82, 293 et 236 points de base, soit 0,82 %, 2,93 % et 2,36 %. Vers une refonte du marché L’octroi des prêts est désormais plus contraignant et les opérations coûtent en moyenne 8 % de plus pour 2022. Le comportement des clients en demande de prêt immobilier change alors. Ils achètent en général quatre mètres carrés en moins. La flambée du coût de l’immobilier pousse aussi les acheteurs en périphérie, renforçant la hausse. L’Observatoire indique également que le marché bascule vers des crédits plus longs. De juillet à septembre 2023, les crédits ont une moyenne de 241 mois. Il s’agit d’une durée record selon Michel Mouillart. L’objet des achats est en même temps tourné vers des biens plus coûteux. Grâce à l’allongement des crédits, les banques préservent leur clientèle. Celle-ci comporte majoritairement des primo-accédants et de moins de 35 ans. L’Observatoire remarque toutefois que les emprunteurs ont davantage de revenus et que l’apport personnel évolue en parallèle. Celui-ci a augmenté de 44,5 % par rapport au taux de 2019.