Avant l’achat d’une maison ou d’un bâtiment, le DPE est scruté en détail par les acheteurs potentiels. Aujourd’hui, les banques se mettent également à l’étudier plus profondément dans le cadre d’une demande de prêt immobilier. L’impact est majeur puisqu’il s’agit de la rentabilité du logement en fonction de sa performance énergétique. Selon Oumou Sow qui travaille comme agent dans l’immobilier, le DPE ou diagnostic de performance énergétique est le premier requis par les clients lors d’une visite. Pareillement, les banques se sont mises à prendre en compte la note du DPE. Les établissements prêteurs préfèrent miser sur des travaux de rénovation, plutôt que de financer l’achat d’une passoire énergétique. En termes de consommation d’énergie, les bâtiments de la catégorie G sont les plus mal classés. À partir de janvier 2023, ces logements seront interdits à la location. Un projet d’investissement locatif pour ce type de bien rend le banquier réticent en comité de crédit. Les banques favorisent la rénovation La banque LCL appelle à la vigilance par rapport au financement des logements de classe E, F et G. Si le crédit est demandé pour subventionner un investissement locatif, c'est-à-dire l’achat d’un logement pour le mettre en location, le banquier tient compte de l’existence ou non de travaux de rénovation pour requalifier le bien. Olivier Lendrevie, président d’un réseau de courtage, affirme que le devis et le coût des travaux de remise aux normes du bien font actuellement partie des exigences des banques. La réalisation de ces travaux doit donc figurer dans le plan de financement. Dans le cas contraire, le dossier n’est même pas considéré par la banque. Parmi les moyens déployés pour réaliser les objectifs climatiques de la France, la transformation de tout le parc immobilier français en « bâtiments basse consommation » est prévue jusqu’en 2050. Le grand public n’est pas au courant du rôle tenu par les banques dans l’accomplissement de ces projets. Un sondage effectué par le Crédit Agricole Île-de-France a établi que 4 % des Franciliens uniquement ont recours à leur banquier pour avoir un avis concernant leurs travaux de rénovation énergétique. L’enjeu est pourtant de taille car la dépense énergétique des bâtiments constitue un cinquième des émissions de gaz à effet de serre en France. Un marché en plein développement ImportantAu mois de mai, la Banque postale a amélioré ses conditions pour l’obtention d’un crédit immobilier. D’après les affirmations d’une porte-parole, la banque prend en compte le DPE pour les investissements locatifs, également pour les financements d’une résidence principale et secondaire. Les critères principaux qui influencent la décision du banquier sont toujours les revenus de l’emprunteur, sa situation financière et la durée du crédit immobilier. Cependant, le marché des crédits destinés à financer la rénovation énergétique est actuellement en plein essor. Les financements de rénovation énergétique font partie de la stratégie commerciale des établissements bancaires, mais aussi de leur politique en termes de lutte contre le réchauffement climatique. Le « Prêt Travaux Verts » mis en place par le Crédit Agricole d'Île-de-France reflète cette évolution. Ce prêt inclut la réalisation d’un audit énergétique du logement, le financement, et une expertise, notamment l’analyse des devis et l’estimation des aides gouvernementales. Quant au Crédit Mutuel et la Banque postale, ils disposent d’un prêt « Avance Rénovation » avec un taux fixe de 2 %. Ce crédit complète la prime de transition énergétique MaPrimeRénov qui a aidé 660 000 ménages à financer leur rénovation en 2021. L’éco-prêt à taux zéro ou éco-PTZ est également une alternative. Ce crédit n’est pas toujours proposé par les banques parce que les intérêts du prêt sont payés par l’État.