L’évolution du taux d’intérêt, passé à plus de 1 %, n’a pas fait reculer les emprunteurs. Les chiffres relevés témoignent d’une croissance des encours pour les prêts dédiés aux particuliers. Le montant consacré à ce type de crédit restera aussi important. Des changements peuvent néanmoins avoir lieu au vu du contexte économique et géopolitique. Le marché du crédit immobilier a retrouvé son dynamisme après une activité ralentie par la crise sanitaire. Les données communiquées par la Banque de France témoignent d’une progression des encours. Et ce, malgré l’évolution du taux d’intérêt. Il reste à savoir si la croissance observée pourra se poursuivre dans les prochains mois. Plusieurs facteurs entrent en jeu pouvant impacter la production de prêts immobiliers. L’inflation en fait partie. Elle s’accompagne d’ailleurs d’un durcissement des conditions d’octroi de crédit. Il est probable que le taux continue à augmenter en conséquence. À tout cela s’ajoute la crise ukrainienne qui peut éventuellement amener les emprunteurs à se montrer plus prudents. Des conditions d’octroi plus strictes Le retour d’une situation identique à celle pendant la crise sanitaire est à craindre. Bien que l’immobilier présente un avantage quant à la sécurité qu’il offre, le contexte sanitaire ne favorise pas les investissements. La plupart des consommateurs ont préféré épargner plutôt que de se lancer dans de nouveaux projets. Les doutes peuvent à nouveau survenir avec la crise ukrainienne. Les demandes de prêt pourront ainsi baisser. Il faut par ailleurs tenir compte de l’inflation. De plus, le prix de l’énergie a augmenté suite à la guerre en Ukraine. La capacité d’emprunt risque d’être impactée. Les apports pourront être réduits chez des consommateurs contraints de préserver leur pouvoir d’achat. Les banques tendent pourtant à resserrer les conditions d’octroi d’un crédit immobilier. Par prudence, la Banque de France a demandé des mesures plus strictes de la part des établissements prêteurs. L’organisme redoute une surchauffe sur le marché dédié à l’habitat. La durée moyenne des emprunts a ainsi diminué d’un trimestre en février 2022. Le nombre de crédits accordés a aussi baissé. Les changements apportés s’alignent toutefois sur les règles d’encadrement définies par le HCSF ou Haut conseil de stabilité financière. L’organisme a appelé les établissements de crédit à fixer la durée d’un emprunt immobilier à 25 ans. Le taux d’effort représentant la part de la paie dédiée à la rétribution du prêt a aussi été limité à 35 %. Le montant des encours de crédits reste élevé Les établissements de crédit ont la possibilité de passer outre les réglementations imposées par le Haut conseil de stabilité financière. Et ce, uniquement pour 20 % des demandes qu’ils acceptent. Au niveau du taux d’intérêt, le baromètre Crédit Logement/CSA indique une moyenne de 1,09 % en mars. Elle a été à 1,07 % en février 2022. La Banque de France confirme la progression du taux d’emprunt immobilier. Il a atteint 1,10 % en décembre 2021 puis 1,12 % en janvier et 1,14 % en février 2022. Pour l’heure, cette évolution n’a pas impacté le marché. Le taux de croissance annuel restera important pour les encours de crédits dédiés aux particuliers. Une augmentation de 6,4 % a été constatée en janvier 2022. Les prévisions statuent sur une hausse de 6,6 % en février. Les montants engagés sont aussi surprenants. Ils n’ont jamais été inférieurs à 23 milliards d’euros depuis le mois de septembre 2021. Le mois de décembre a été une exception avec 21,7 milliards de prêts produits.