La loi Résilience et Climat prévoit l’interdiction progressive de la location des biens vus comme énergivores en France. On parle également de passoires thermiques. Une partie des logements concernés devra être exclue du marché de la location à partir de janvier 2023. Cela a porté plusieurs propriétaires à les proposer à la vente. Leur prix a ainsi baissé, excepté dans la Capitale. Environ 90 000 logements seront bannis du marché locatif français dès 2023. Cette situation résulte de l’entrée en vigueur de la loi Résilience et Climat interdisant leur location. La réglementation concerne les biens qui portent une étiquette F ou G à l’issue d’un diagnostic de performance énergétique. La mesure adoptée a des répercussions sur le marché selon une étude réalisée conjointement par les plateformes SeLoger et Meilleurs Agents. Ces dernières notent une augmentation du nombre de biens de cette catégorie mis en vente. Cela s’accompagne d’une baisse de leur prix, excepté dans les zones tendues comme Paris où ils attirent toujours des clients. Une différence de 1,1 % entre le tarif des passoires thermiques et logements moins énergivores Les anciens logements restent intéressants à Paris selon cette étude. En effet, la plupart des biens énergivores recensés et concernés par l’interdiction de location sont d’édifices historiques. Les logements de prestige représentent également une bonne partie d’entre eux. Pour les acheteurs, leur authenticité compte davantage que leur performance énergétique. Nombreux sont ainsi ceux qui souhaitent en faire l’acquisition en dépit des réglementations qui s’imposent à eux. La tension qui existe sur le marché contribue aussi au maintien de leur valeur selon SeLoger et Meilleurs Agents. Ces biens pourront d’ailleurs bénéficier d’un financement à travers le ptz (Prêt à taux zéro). Dans un tel contexte, l’étiquette énergétique constitue un critère secondaire pour les clients. L’attrait pour ces logements anciens associé à la rareté des biens mis en vente fait augmenter leur prix. Le coût des passoires thermiques est même supérieur à celui des habitations moins énergivores dans la Capitale d’après l’étude citée. Un écart de 1,1 % a été relevé. Le tarif tend pourtant à baisser au niveau national. Avec des caractéristiques identiques, un logement classé F ou G coûte 6,7 % moins cher. Et ce, en comparaison des biens de classe E, D ou C. La différence est de 13 % en moyenne pour les appartements. Et ce, s’agissant de ceux de catégorie F ou G et ceux portant l’étiquette A ou B. Elle peut atteindre 17 % pour les maisons. 6 jours supplémentaires pour trouver un acheteur Les écarts entre les prix tendent à se creuser avec le temps. En 2021, le tarif a augmenté de 2 % pour les biens énergivores. Celui des logements plus décents a progressé de 4,2 %. Les biens proposés à la vente se multiplient en revanche. En 2019, les passoires thermiques représentaient 11,4 % des habitations disponibles sur le marché. Leur proportion a évolué à 14 % en 2021. Pour les appartements, leur part a augmenté de 8 % en 2021. Celles des logements ayant une meilleure performance énergétique a crû de 3,5 % la même année. La progression est de 7,4 % pour les maisons. Le nombre de logements plus économes en énergie mis en vente a pourtant reculé de 10,4 %. Globalement, la proportion des habitations énergivores dans les annonces publiées sur SeLoger en 2021 était de 12,9 %. Il n’est cependant pas aisé de trouver un acquéreur. Il faut 88 jours pour vendre une passoire thermique et 82 jours pour les biens mieux classés dans leur DPE. Pour rappel, les passoires thermiques sont les logements dont la consommation énergétique annuelle dépasse 450 kWh par mètre carré. Un premier lot sera interdit à la location au 1er janvier 2023. Vient ensuite le tour des biens de classe G à partir du 1er janvier 2025. Ceux qui portent l’étiquette F seront visés par le même dispositif à compter du 1er janvier 2028. La disposition entre en vigueur au 1er janvier 2034 pour les biens de classe E. L’investigation menée par SeLoger et Meilleurs Agents s’est appuyée sur les annonces publiées dans l’Hexagone. Ces plateformes se sont attardées sur la valeur verte des logements et le nombre de biens énergivores proposés à la vente.