Pour investir dans l'immobilier, il est souvent nécessaire de contracter un crédit. Or, sans apport cela peut se révéler être un parcours du combattant. Certaines banques se montrent réticentes à financer certains frais inhérents à l'acquisition d'un bien. Est-il encore possible en 2022 d'acheter sans apport ? Avant de vous accorder un prêt, la banque examine l'ensemble de vos revenus et de vos charges fixes dans le but d’évaluer votre capacité à rembourser sans difficultés les échéances, en vous laissant un reste à vivre suffisant pour les dépenses courantes. Traditionnellement, les banques exigent au minimum un apport de 10% du coût total d’acquisition du bien. En effet, elles jugent qu'elles n'ont pas à prendre en charge les frais annexes : frais de notaires, les garanties ou les frais de dossier qui représentent généralement environ 10% du prix d’achat. À leurs yeux, cela représente un risque, car si vous êtes contraint de revendre dans les deux ou trois années suivant l’achat, vous n'aurez pas généré assez de plus-value. Mais dans les faits, l’apport demandé a atteint en 2021 18,5% du montant global de l'acquisition du bien (contre 15% fin 2019) d’après les chiffres de l'observatoire Crédit Logement-CSA. Par exemple, pour devenir propriétaire d’un logement d’une valeur de 280 000 euros, cela signifie que les emprunteurs ont dû constituer un apport moyen dépassant les 50 000 euros. Dans ce contexte, est-il encore possible d'emprunter sans apport ? Emprunter moins de 150 000 euros, ou être jeune actif diplômé Même s’il semble de plus en plus compliqué pour les personnes sans apport de bénéficier d’un crédit, cela reste possible, notamment pour les primo-accédants dans les zones tendues. Un cas de figure possible sur des petits prêts, souvent inférieurs à 150 000 euros, explique à MoneyVox, Maël Bernier, directrice de la Communication et porte-parole du groupe Meilleurtaux. Mais les dossiers sont triés sur le volet. C’est aussi le cas pour des primo-accédants, avec un profil ingénieur par exemple. Afin d’être certain que l’emprunteur sera en capacité de rembourser son prêt, les banques vont avoir tendance à préférer les jeunes diplômés qui ont des perspectives d’évolution et pourront épargner à court terme. Les profils présentant également des comptes « sains », sans découvert régulier, auront plus de chance d’obtenir un crédit. Aujourd’hui « emprunter sans apport, ce n'est pas la règle comme c'était en 2019, mais au cas par cas, les banques peuvent le faire », résume Maël Bernier. Flambée des prix de l’immobilier Un apport dont le montant est mécaniquement de plus en plus élevé en raison de la flambée des prix de l’immobilier depuis la crise sanitaire. Malheureusement, les salaires des emprunteurs n’ont pas augmenté aussi vite. Le seul levier pour obtenir une surface équivalente à l’avant crise, avec un revenu identique, est d’augmenter son apport.