La Banque centrale européenne entend réviser ses taux d’intérêt à la hausse en juillet, puis en septembre 2022. En conséquence de ce redressement, les taux d’emprunt sont annoncés à un niveau de 2-3 % en fin d’année. Ce qui engendrera différentes répercussions sur le pouvoir d’achat immobilier des ménages en France. Les taux d’emprunt se sont renforcés depuis janvier 2022 pour s’établir désormais en moyenne à 1,50 % sur 20 ans. Pendant les mois qui viennent, ils devraient encore connaître une hausse, d’après le gouverneur de la Banque de France. L’on devrait de ce fait s’attendre à des intérêts à 2 %, voire 3 % d’ici le 31 décembre 2022. Un tel phénomène produira des conséquences sur le pouvoir d’achat des Français en matière immobilière. Cet affermissement des taux affaiblira en effet leur capacité d’emprunt. Pour emprunter 200 000 euros à 1,5 % sur 20 ans par exemple, les ménages doivent toucher 2 925 euros/mois. Le coût total de l’emprunt se renchérira Avec un taux d’intérêt à 3 %, ils doivent empocher 436 euros supplémentaires pour compenser l’augmentation de mensualité. Une somme qui équivaut à 5 232 euros/an. Une spécialiste en courtage de prêt à l’habitat souligne qu’il s’agit d’un montant très conséquent. Pour éviter de le supporter, explique-t-elle, deux solutions sont envisageables : Soit se reporter sur un projet moins dispendieux ; Soit contrebalancer cette baisse du pouvoir d’achat immobilier par de l’apport personnel. Autre impact de cette augmentation des taux immobilier : Important Un alourdissement substantiel du coût total de l’emprunt. L’on prendra ici le cas d’un crédit de 300 000 euros. À 1,5 % sur 20 ans, son coût total s’élève à 35 433 euros. À 2 % et 3 %, la note monte respectivement à 64 236 et 99 309 euros. Ce qui représente 28 803 et 63 876 euros de plus. Les causes de cette progression des taux de prêt résident dans la politique de la BCE ou Banque centrale européenne. Pour contenir l’inflation, cette institution prévoit en effet d’accroître ses taux d’intérêt : De 0,25 point à compter du mois prochain ; De 0,5 point à partir de septembre 2022. Elle compte de cette manière provoquer la diminution de la demande ou au moins limiter son amplification. Le taux d’usure retardera les conséquences de la politique de la BCE Les impacts des mesures de la BCE sur les taux de prêt ne se produiront pas dans l’immédiat. Leur survenance sera différée par le taux d’usure. Un seuil fixé par la Banque de France au-dessus duquel les banques ne sont pas autorisées à accorder de crédit. Il est établi sur la base du taux effectif moyen appliqué pendant les trois précédents mois par les organismes financiers. Ceci suivant la durée de l’emprunt. Les taux d’usure du mois présent ont alors été obtenus à partir des taux effectivement concédés entre janvier-mars derniers. Dans cette période, les taux s’avéraient plus intéressants qu’en ce moment. Ainsi, plus les acheteurs avec de bons dossiers décrochaient des prêts à faibles taux d’intérêt, plus les taux d’usure décroissent. Plus la chance pour certains acquéreurs de se voir octroyer un crédit s’amincit en conséquence. La spécialiste en courtage de prêt à l’habitat commente qu’une inertie se ressent donc : […] Beaucoup d’emprunteurs voient aujourd’hui leur crédit immobilier refusé, puisque leur dossier dépasse les taux d’usure, actuellement bas. […] Ce seuil ne fait l’objet d’un redressement que très rarement, déclare-t-elle.