Jeudi 15 décembre, les notaires de France ont dévoilé le bilan de l’année immobilière 2022. Verdict, après une hausse du volume des ventes depuis fin 2020, le volume entame une lente décrue avec de très bons résultats toutefois. 2022 marque un retour à une certaine forme de normalité pour le marché immobilier. C’est le constat fait par les notaires de France le jeudi 15 décembre dans leur bilan de l’année immobilière 2022. Après deux années exceptionnelles dont un record de quasi 1,2 million de ventes de logements anciens en 2021, les volumes des ventes ont entamé une lente décrue en 2022. Sur les 12 derniers mois à fin septembre 2022, le nombre de ventes effectuées s’établissait à 1 133 000, soit une baisse de -5,4 %. Concernant 2023, la tendance à la baisse devrait se confirmer. Cependant l’atterrissage se fera en douceur, estiment-ils. Une baisse de la production de crédits Cette diminution du nombre des ventes peut s’expliquer par plusieurs facteurs. La principale cause est notamment la hausse des refus de financement de la part des banques. Cette année en effet, l’accès au crédit a été compliqué pour de nombreux futurs acquéreurs. Ces derniers ont dû faire face à l’augmentation des taux d’intérêts, combinée au durcissement des conditions d’octroi. À ce titre, PAP.fr dévoilait dans une étude qu'un emprunteur sur 10 avait fait l'objet d'un refus de prêt en novembre. Pour les notaires, les ménages modestes sont les plus pénalisés. Une chute du pouvoir d’achat immobilier Pour ceux pouvant encore espérer se voir octroyer un prêt immobilier, la hausse des taux entraîne par ailleurs une baisse de leur pouvoir d’achat immobilier. Selon les données collectées par Meilleurtaux, quand le taux moyen était de 1,05% en septembre 2021 pour un prêt sur 20 ans, il atteint désormais 2,50% pour la même durée. Résultat : leur capacité d'emprunt diminuant, les emprunteurs se voient contraints de rogner sur la superficie du bien convoité. En empruntant sur 20 ans avec une mensualité correspondant au tiers de leur revenu disponible, les Français de métropole peuvent aujourd’hui devenir propriétaires d’un bien de 80 mètres carrés en moyenne. Soit une perte de 4 mètres carrés par rapport à 2021, une baisse jamais vue en 15 ans. Un prix au m2 qui progresse globalement partout En parallèle de la baisse de leur pouvoir d’achat, les acquéreurs doivent faire face à l’augmentation du prix médian de vente au m2. Dans leur bilan, les notaires constatent ainsi que sur les 18 plus grandes villes de France, seule Paris affiche une infime diminution de 1% sur son prix au m² médian pour les appartements anciens, sur les 9 premiers mois de l’année 2022. En revanche concernant les 17 villes ayant connu une hausse des prix, 9 ont vu leurs prix progresser de plus de 5% en un an. Il s’agit de Saint-Étienne (+5,5%), Nice (+5,5%), Dijon (+5,7%), Strasbourg (+6,4%), Orléans (+6,4%), Montpellier (6,9%), Rennes (6,9%), Marseille (+7,1%) ainsi que Le Havre (+7,9%). Autre constat plus édifiant, entre 2012 et 2022, 5 villes connaissent des hausses de prix au m2 supérieures à 40% : Strasbourg (+45%), Nantes (+53%), Lyon (+58%), Bordeaux (+58%), Rennes (+60%).