Pour préserver leurs marges, les banques réhaussent leur barème. Une situation mal vécue par de nombreux futurs acquéreurs, qui voient leur demande de financement mise à mal. S’il était toujours possible d’emprunter en début d’année à des taux extrêmement bas, proches de 1,10 % sur 20 ans, il est désormais impossible d’obtenir un crédit à moins de 2 % sur la même durée. Selon les données collectées par Meilleurtaux, en décembre, les particuliers qui sollicitent un crédit se voient proposé en moyenne un taux autour de 2,50 %. Un taux qui a ainsi plus que doublé en moins d’un an. Or, la situation ne devrait pas évoluer de sitôt. Les taux ne devraient se stabiliser qu’à partir de 2024. Il est même fort probable qu'ils continuent leur progression et atteignent 3 % dès début 2023. Sur les 20 dernières années, le marché du crédit n’a jamais connu de hausse aussi soudaine et importante qu'en 2022. C’est ce que confirme d’ailleurs Maël Bernier, directrice de la communication et porte-parole de Meilleurtaux : « 140 points de base c’est tout à fait exceptionnel ! Et malheureusement, cela a des répercussions évidentes et directes sur le pouvoir d’achat des Français et le “ pouvoir d’emprunter “». Une double difficulté pour les emprunteurs Résultat : pour éviter de voir les mensualités s’envoler, les ménages sont souvent contraints de réduire le montant qu'ils souhaitent emprunter. Sinon, le risque est de passer au-dessus du taux d’endettement fixé à 35 %. Dans notre 35ème observatoire du crédit immobilier, on constate qu’aujourd’hui 58 % des dossiers présentés répondraient au critère des 35 %, contre 69 % il y a un an. Par ailleurs, en raison de la remontée des taux directeurs de la Banque centrale européenne notamment, certains établissements bancaires sont de moins en moins enclins à prêter pour éviter de trop rogner sur leurs marges. Si le robinet du crédit est toujours ouvert dans d’autres banques, celles-ci, se retrouvent souvent contraintes de refuser des dossiers qui ne passent pas le taux d’usure, seuil maximal au-dessus duquel les banques ne peuvent accorder un prêt. Dans ce contexte, de nombreux particuliers attendent le prochain relèvement du taux d’usure. Une hausse du taux d’usure très attendue Actuellement à 3,05 % pour les prêts d'une durée de 20 ans et plus, le taux d’usure sera réévalué au 1er janvier. Selon Maël Bernier, « il pourrait se situer dans le pire scénario à 3,35 %, et dans le meilleur des cas légèrement au-dessus de 3,50 %. ». La Banque de France publiera les nouveaux taux d'usure qui s'appliqueront pour le premier trimestre 2023 avant cette date. Cette revalorisation permettra-t-elle d’obtenir plus facilement un crédit immobilier ? Réponse d’ici quelques jours.