Il sera avant tout intelligent selon les spécialistes du secteur. Le bâtiment du futur sera capable de communiquer avec ses occupants et de leur rendre service. Sa réalisation repose en grande partie sur la technologie qui servira dans un premier temps pour sa conception. Elle vient également donner au logement les capacités que les habitants attendent de lui. L’immobilier tend à suivre les évolutions qui s’opèrent dans le monde de la technologie. À partir des avancées réalisées, les professionnels sont aujourd’hui en mesure de fournir une représentation du bâtiment du futur. Sa configuration est plus ou moins connue. Pour les spécialistes, il est évident qu’il sera intelligent et embarquera une diversité de solutions technologiques. Elles lui permettront de participer au quotidien de ses occupants. Que ce soit pour garantir leur sécurité ou les aider à gérer leur consommation énergétique. Certains acteurs du secteur parlent d’un bâtiment serviciel. Il pourra en effet proposer différentes prestations aux habitants grâce aux outils technologiques disponibles. La technologie est d’une aide précieuse L’évolution de la technologie offre de réelles opportunités aux professionnels de l’immobilier. Et ce, dès la conception du logement. Celle-ci peut désormais se faire à l’aide d’un logiciel qui permet de réaliser une pré-construction avant les travaux sur terrain. Il s’agit de ce que Sébastien Matty, président du groupe de construction GA Smart Building, appelle jumeau numérique. La construction se fera ainsi en deux étapes. La modélisation virtuelle intervient en premier lieu suivie par la mise en œuvre sur terrain. La technologie permet d’obtenir une vision plus précise du projet, limitant les risques d’erreur pendant la construction. Il est également possible de déterminer la quantité des matériaux utiles à la concrétisation du projet. Il ne s’agit cependant pas de l’unique paramètre sur lequel repose le développement d’un bâtiment intelligent. Les moyens financiers sont à prendre en compte. Sur ce point, les propriétaires et les bailleurs peuvent recourir à un prêt bancaire. Le montant octroyé dépendra toutefois de leur capacité d’emprunt. Le côté technique représente un autre facteur à considérer. Une panne de réseau peut par exemple couper l’accès à la lumière ou même au domicile. La phase d’expérimentation a toutefois été entamée. Il ne reste plus que la massification. Linkcity fait probablement partie des premiers acteurs à avoir soumis le projet aux réalités du terrain. L’entreprise, filiale de Bouygues Construction, était en charge d’un nouvel aménagement à Grenoble réunissant deux bâtiments. Remis en juillet 2020, il s’agit d’un concept pilote baptisé ABC. Il comprend 62 habitations incluant 20 logements sociaux. Six modèles de prestations possibles Équipés de panneaux photovoltaïques reliés à une batterie, les bâtiments sont conçus pour être autosuffisants en électricité. Un système de collecte des eaux de pluie est mis en place pour ensuite la rendre potable. Les eaux usées font aussi l’objet d’un traitement afin de les exploiter pour l’arrosage et les toilettes. Les volets et le chauffage peuvent être pilotés à distance et une application informe les occupants de leur consommation énergétique. Ils ont par ailleurs accès à un jardin potager. Un local associatif est également disponible, accessible à tous les habitants. L’investissement est estimé à 14 millions d’euros dont 2 millions issus d’une subvention. Pour les spécialistes, le bâtiment du futur doit répondre à la fois aux exigences environnementales et à des défis numériques. Le président de l’association Smart Buildings Alliance, Emmanuel François, lui attribue six services qu’il pourrait remplir. Cela comprend : La sécurité, en émettant des alertes pour les fuites de gaz ou d’eau ; La gestion énergétique, pour aider les occupants à maîtriser la consommation d’eau et d’électricité ; Les communs, des espaces partagés où se réunissent les occupants ou même les voisins du quartier ; Les services à la personne qui permettent par exemple de détecter une chute pour les personnes âgées ; Le bien-être, avec la possibilité de gérer la température et la qualité de l’air. Pour les professionnels du secteur, la valeur d’un bâtiment dépendra à l’avenir des services qu’il peut fournir. D’ailleurs, ces critères ne concernent pas uniquement les logements résidentiels. Il peut aussi être nécessaire de faire évoluer les espaces de travail suivant le contexte environnemental et numérique.