Les ventes de maisons et d’appartements vont chuter pour l’année 2022 selon les professionnels de l’immobilier en France. De plus, le contexte économique et géopolitique risque de peser sur le marché. Les spécialistes mettent notamment l’accent sur l’augmentation du prix des matériaux de construction. Elle risque de perturber le marché de l’immobilier neuf et celui des logements anciens par voie de conséquence. L’année 2021 a été marquante pour les professionnels de l’immobilier en France. Le secteur a fait preuve d’un dynamisme particulier avec plus d’un million de transactions conclues pour des logements anciens. Ce chiffre risque cependant de baisser pour l’année 2022. D’ailleurs, les études réalisées dernièrement par la Fédération nationale des agents immobiliers (Fnaim) montrent les premiers signes d’un ralentissement. Les professionnels tablent sur un recul de près de 20 %, selon la situation. En effet, plusieurs évènements se sont produits et risquent d’avoir des répercussions sur le secteur immobilier. Leur impact réel est méconnu pour l’heure, ce qui ne permet pas d’établir des prévisions exactes. Des mutations suite à l’application de la loi Climat et Résilience L’entrée en vigueur de la loi Climat et Résilience fait partie des changements qui pourront impacter le secteur immobilier en France. Pour rappel, elle demande aux propriétaires de retirer du marché locatif les biens considérés comme des passoires thermiques. Cela se fera progressivement et concerne les logements de la classe F, G et E. Certains pourront néanmoins décider de les mettre en vente directement. L’accumulation de ces offres sur le marché entraînera une baisse du prix, souligne le président de la Fnaim. Il indique même que ce scénario peut se produire dès la fin de l’année 2022. Ce n’est cependant pas sans compter sur la hausse du coût des matériaux de construction. L’évolution du prix de ces derniers aura naturellement des répercussions sur le marché des logements anciens. Les clients peuvent en effet se ruer sur ce type de biens sachant que le tarif du neuf va bondir. En conséquence, le coût du mètre carré risque de progresser dans l’ancien face à une demande croissante. Et pourtant, le crédit immobilier, qui représente une solution de financement pour les ménages français, devient difficile d’accès. Un million de transactions prévues pour 2022 Le taux d’intérêt immobilier a connu une hausse ces derniers mois. Le ministre de l’Économie et des Finances assure toutefois y prêter attention. Concernant la situation géopolitique, les effets ne sont pas visibles pour le moment selon les professionnels du secteur. Ces évènements, réunis, laissent entrevoir une chute des ventes pour l’immobilier résidentiel ancien. À cela s’ajoute la pénurie de biens proposés à la vente doublée d’un léger repli des demandes. Pour ce segment, le président de la Fnaim prévoit ainsi un recul de 15 à 20 % des ventes finalisées. Les signes d’un ralentissement ont déjà été relevés ces derniers mois. Les Notaires du Grand Paris ont fait part d’une baisse de 14 % des transactions réalisées en Île-de-France. Et ce, entre novembre 2020 et janvier 2021, en comparaison de la même période, un an auparavant. Même constat avec le baromètre établi par la plateforme SeLoger. Celle-ci dénote un recul de 13,4 % des transactions signées en trois mois fin février 2022. Ce chiffre représente l’évolution en glissement annuel pour l’ensemble de l’Hexagone. En 2021, le marché de l’immobilier résidentiel ancien a enregistré 1,182 million de ventes. Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim, table sur un million pour l’année 2022, ou un peu plus.