Les ventes dans l’immobilier neuf ont explosé en 2021, portées par les nouvelles aspirations nées de la pandémie. Ce secteur commence toutefois à se dissiper progressivement. Une baisse du nombre de transactions réalisées a été constatée dès le troisième trimestre 2021 et elle tend à s’amplifier. Différents facteurs sont à l’origine de cette baisse. L’enthousiasme ressenti par les constructeurs de maisons individuelles en 2021 disparaît avec le temps. Les chiffres des ventes semblent d’ailleurs leur donner raison puisqu’ils ne cessent pas de diminuer. Cette baisse se constate dans presque toutes les régions, même si certaines sont plus impactées que d’autres. C’est le cas de la Bourgogne-Franche-Comté ou de la Nouvelle Aquitaine. Le prix est la raison évoquée qui se trouve à l’origine de ce recul. Il n’en est cependant pas le seul. Le resserrement des conditions d’octroi d’un prêt immobilier est aussi cité, impactant le pouvoir d’achat des ménages français. Le nombre limité des terrains constructibles représente un autre frein au déploiement des ventes. Les normes environnementales font monter les prix Devenir propriétaire d’un logement neuf est de plus en plus difficile en France ces derniers temps. Le coût des constructions a augmenté, porté par l’application de nouvelles normes environnementales. Les professionnels doivent notamment s’aligner sur la réglementation RE2020. Ils sont en même temps impactés par l’envolée du prix des matériaux et le contexte géopolitique est loin d’arranger la situation. Dans de telles conditions, proposer une maison à un prix abordable relève d’un véritable défi. Le taux d’emprunt dans les organismes de crédit évolue et suit une tendance haussière ces derniers mois. Le pouvoir d’achat des consommateurs français baisse en conséquence, autant que leur capacité d’emprunt. Ceci dit, les raisons de ce recul ne sont pas uniquement d’ordre financier. Même si le capital est disponible, les ménages sont freinés par les difficultés pour trouver des sols bâtissables. Elles sont en partie dues à la loi Climat qui a fait son entrée en France en 2021. Elle a posé comme objectif la « Zéro artificialisation nette des sols » à l’horizon 2050. Pour y parvenir, elle veut diviser par deux la surface du sol qui subit une artificialisation en vue d’une construction. Un projet qui devrait se réaliser durant ces 10 dernières années. Des ventes en net recul dans la Bourgogne-Franche-Comté Cette réglementation tend à réduire le nombre de terrains constructibles et les seuls encore disponibles sont proposés à prix élevé. L’étude des notaires communiquée en 2020 indique que le tarif au mètre carré a quasiment triplé de 2000 à 2018. Face à tous ces éléments, les ventes s’effondrent d’un trimestre à un autre. La croissance n’était plus que de 1,2 % au troisième trimestre 2021. Elle a été suivie par un recul de 3,1 % au quatrième trimestre de la même année. Le mois de décembre s’est même terminé avec une baisse de 13,9 %. La Fédération française du bâtiment (FFB) a réalisé une comparaison des chiffres sur deux trimestres pour mieux apprécier la situation. De novembre 2019 à janvier 2020 et de novembre 2021 à janvier 2022. Les résultats indiquent que le marché connaît un ralentissement. Il est particulièrement important dans trois régions qui affichent les chutes les plus marquantes en deux ans. Il s’agit de : La Bourgogne-Franche-Comté (- 22,9 %) ; La Normandie (- 15,6 %) ; La Nouvelle Aquitaine (- 12,6 %). Toutes les régions sont néanmoins affectées, excepté l’Île-de-France et le Pays de la Loire. Tout ceci est loin des activités constatées au premier semestre 2021. Les transactions se sont multipliées au cours de cette période, propulsées par les nouvelles envies ressenties par les Français. Nombreux sont ceux qui ont voulu plus d’espace et s’installer en dehors des grands centres urbains.