Malgré une hausse tendancielle des taux d’intérêt sur le marché ces derniers mois, il n’y a rien à craindre pour les pays dotés d’un taux d’endettement assez conséquent comme la France. L’année dernière, la France affiche un déficit public de 76,9 milliards d’euros qui représente en moyenne 96 % du PIB. Pour cette année 2017, l’Agence France Trésor, qui a pour mission de gérer la dette publique et la trésorerie du pays, évalue le besoin de financement du pays à 185 milliards d’euros. Théoriquement, quand les taux d’intérêt augmentent, l’endettement public devient de plus en plus risqué. Mais la prise en compte d’autres facteurs fait que les risques liés à l’endettement malgré la remontée des taux sont plus ou moins limités. La BCE offre un coût de refinancement allégé à la France étant donné sa politique monétaire expansionniste dans la zone euro. La France se refinance à 1 % de taux d’intérêt mais ce taux tend à croitre depuis l’élection de Trump. La perspective de croissance est aussi très bonne pour l’horizon 2020 (1,5 % en 2016 à 2 % en 2020). Ainsi, la loi des finances 2017 prévoit une bonne reprise de l’économie réelle dans les années à venir, ce qui diminuera le taux d'endettement, c'est-à-dire la part de la dette sur PIB. La vigilance est de mise Certes, la France bénéficie de conditions de refinancement avantageuses auprès de la BCE. Des emprunts avec seulement 1% de taux d’intérêt sur 10 ans depuis 2014. Cet avantage risque de baisser dans les années à venir. En effet, depuis l’élection de Donald Trump, le taux d’intérêt sur le marché fluctue aux alentours de 2.5%. Avec l’élection présidentielle française, l’éventuelle sortie de la France dans la zone euro tend à engendrer un effet d’incertitude lié au risque de non-remboursement de la dette. Ce phénomène rend légèrement pessimistes les acteurs sur le marché et les pousse à demander des primes de risque. Mario Draghi tente de garder la stabilité du marché et la BCE ne reviendra plus sur sa décision de racheter 60 milliards d’euros de dette souveraine ce mois d’avril. Mais de bons signes apparaissent Face à la remontée des taux, l’un des indicateurs auxquels on pourrait se fier est le taux apparent d’endettement. Cet indicateur donne une vision globale du montant de la charge d’intérêts de la dette sur son montant global. Entre 2012 et 2016, la charge d’intérêts de la dette française a nettement diminué de 4,4 milliards d’euros même si la dette a augmenté de 277 milliards d’euros. Son taux d’endettement apparent est de 2,08 %, un taux plus ou moins encourageant pour un pays à fort déficit public. En termes de ratio d’endettement, la loi des finances prévoit une baisse de 70 points du déficit par rapport au PIB. C’est un objectif parfaitement atteignable étant donnée la perspective de croissance.