Une étude s’est intéressée à la situation des prêts immobiliers sur les marchés européens en 2016. Celle-ci révèle que les États européens présentent des taux d’endettement variés. Elle divise ainsi l’Europe en quatre zones bien distinctes, regroupant au sein d’une zone les pays disposant d’un même niveau d’endettement. Outre cela, l’analyse évalue la capacité d’achat des ménages des différents pays européens. Ci-après les résultats ! Dans l’Union européenne, l’encours moyen de crédit par ménage propriétaire (montant total restant à rembourser tenant compte du capital emprunté et des intérêts) s’établit à 6 150 milliards d’euros en 2017, soit une hausse de 3,1% en glissement annuel. C’est ce qui ressort d’une étude du Crédit foncier sur « les marchés européens du crédit immobilier résidentiel en 2016 ». Ce niveau renvoie à un encours moyen de 40 670 euros par ménage propriétaire. L’étude indique par ailleurs que ces dernières années, la totalité des pays membres de l’Union européenne ont connu un recul des taux d’intérêt. La répercussion de cette baisse varie toutefois d’un État à un autre. C’est ainsi que le Crédit foncier morcèle l’Union Européenne en quatre zones. Les quatre zones d’Europe et leur niveau d’endettement Les pays de l’Europe du Nord (notamment le Danemark, la Finlande, l’Irlande, le Royaume-Uni et la Suède) accumulent les dettes les plus importantes dans toute l’Union européenne. Affichant un encours moyen de 80 164 euros, ces États totalisent en effet 34% des prêts immobiliers européens. L’Europe du Centre-Ouest (qui réunit l’Allemagne, la France et les Pays-Bas) est la deuxième zone la plus endettée avec un encours moyen de 54 405 euros. Vient ensuite l’Europe du Sud (comprenant la République de Chypre, l’Espagne, la Grèce, l’Italie, Malte, et le Portugal) qui présente un encours moyen de 27 111 euros. À noter que seulement 18% de la population se sont endettées dans cette zone. Enfin, les États de l’Europe de l’Est (c’est-à-dire la Bulgarie, la Croatie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la République Tchèque, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie) sont les moins endettés, présentant un encours moyen de 6 033 euros. Dans cette zone, seulement 10% des ménages ont souscrit un prêt immobilier ou contracté une hypothèque. La baisse des taux d’intérêt et le gain de pouvoir d’achat Si tous les États de l’Union Européenne ont connu une baisse des taux d’intérêt, la répercussion de celle-ci sur le pouvoir d’achat immobilier n’a pas la même envergure pour chaque pays. Les pays qui ont bénéficié d’une baisse des prix des logements ont profité énormément du recul des taux de crédit immobilier. L’Espagne et l’Italie sont les deux États qui ont le plus gagné en pouvoir d’achat immobilier ; de 2008 à 2016, leur capacité d’achat a progressé respectivement de 84% et de 53%. En revanche, dans les pays où les prix des logements se sont appréciés, l’effet de la baisse des taux d’intérêt a été résorbé par la hausse des tarifs. C’est ainsi que l’Allemagne et le Royaume-Uni n’ont bénéficié que d’un gain de pouvoir d’achat respectif de 2% et de 3%. La situation de la France Présentant une dette moyenne par ménage propriétaire de 49 870 euros (soit 64% de leur revenu disponible), la France figure en 9ème position dans le classement du Crédit foncier. L’analyse indique par ailleurs que la France est le troisième marché européen en termes de volume de prêts immobiliers. Malgré cela, les ménages français sont toutefois moins endettés que leurs voisins européens. Le ratio de l’encours moyen de crédit et du revenu moyen des propriétaires est en effet estimé à 64% en Hexagone ; à comparer aux 76% de l’Espagne, les 128% du Pays-Bas et les 194% du Danemark.