Les murs fissurés s’ajoutent aux aléas qui « tourmentent » déjà les propriétaires de biens immobiliers. Pour témoigner de la gravité de la situation, Vincent Ledoux, membre de la Renaissance du Nord et député, partage le récit poignant d’une propriétaire de maison fissurée qui en est venue à envisager de mettre fin à sa vie, se sentant délaissée par le gouvernement. Le député met en lumière le paradoxe de notre époque, où les victimes sont laissées à leur sort tout en étant soumises à des impôts « iniques » compte tenu de leur situation souvent précaire. Environ 11 millions de maisons concernées Dans l’Hexagone, près de 11 millions de résidences sont exposées à ce risque, ce qui équivaut à une habitation sur deux. Une autre statistique tout aussi inquiétante révèle que : Plus d'une maison sur cinq subit à nouveau des fissures, malgré des réparations précédemment entreprises. Pour les propriétaires, il s’agit d’un véritable casse-tête, avec des problèmes d'étanchéité à l'air et à l'eau, voire le risque d'effondrement de la maison. Les propriétaires peuvent entrevoir une lueur d'espoir avec la démarche du député Ledoux qui vient de soumettre un rapport au gouvernement sur les maisons affectées par des fissures. En effet, celui-ci s'étonne que « ce risque, officiellement classé comme "catastrophe naturelle" depuis 1989, n'ait pas fait l'objet de mesures préventives plus substantielles ». Il précise que les coûts qui y sont imputables représentent 40 % du total des dépenses engagées pour le traitement et le règlement des sinistres. Il estime que « l'Exécutif devrait y consacrer au moins 100 millions d'euros par an ». Important Dans l’attente d’une telle initiative, le député du Nord propose la mise en place d'un diagnostic, similaire au Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), qui signalerait les potentiels acheteurs sur les risques de fissures. Ce diagnostic ne serait pas obligatoire en raison de son coût élevé, d'un minimum de 600 euros pour une étude géotechnique (en comparaison avec les 200 euros ou 300 euros en moyenne pour le DPE). De plus, le risque de fissures varie d'une maison à l'autre. De même, les annonces immobilières devraient inclure un renvoi vers le site georisques.gouv.fr, sur lequel les acheteurs pourront consulter les risques auxquels sont exposés les biens qui les intéressent. Toujours à propose du DPE, il est bon de rappeler que les banques sont peu enclines à accorder un crédit immobilier lorsque la rentabilité du logement est remise en cause par ledit diagnostic. Prévenir et anticiper les risques Certes, les propriétaires de maisons fissurées peuvent avoir droit à une indemnisation si leur localité est déclarée en état de catastrophe naturelle, mais celle-ci est soumise à un processus long et complexe. Important Pour éviter ces retards, Vincent Leroux recommande d'investir dans la prévention et d’anticiper les risques. Il suggère la réduction des délais de traitement des dossiers à un maximum de six mois pour que les propriétaires obtiennent le premier rapport complet d'expertise de leur assureur. Pour les communes qui n'ont pas été reconnues en état de catastrophe naturelle, le député Vincent Leroux préconise de les autoriser à soumettre de nouvelles demandes, au cas par cas. Si les fissures sont clairement attribuables à la sécheresse, une commission interministérielle sera chargée d'évaluer si l'état de catastrophe naturelle doit être reconnu ou non. A retenir En France, les murs fissurés constituent une menace pour près de 11 millions de résidences, soit une sur deux. Pour aider les propriétaires, un député propose la création d'un diagnostic facultatif similaire au DPE pour alerter les potentiels acheteurs sur les risques de fissures.