Selon une étude de la FNAIM, acheter un logement étudiant serait plus rentable dans certaines villes de France, malgré des taux de crédit supérieurs à 3% sur 20 ans. Attention, toutefois, à bien prendre en compte le prix d’acquisition et le potentiel gain à la revente du bien acheté. Après le soulagement, la problématique du logement. Le baccalauréat tout juste obtenu, c’est déjà l’heure de chercher un logement étudiant pour la rentrée. Problème : une pénurie de logements en location touche le marché hexagonal. Dans ces conditions, de nombreux parents réfléchissent à l’idée d’investir dans l’immobilier plutôt que de louer un bien pour leur enfant. Mais le contexte actuel est plus difficile avec une forte hausse des taux d’intérêt depuis mars 2022, comme vient de le rappeler le dernier observatoire du crédit immobilier publié le 11 juillet par le courtier Meilleurtaux. Un taux de rendement net à plus de 7% à Saint-Etienne Pour y voir plus clair, la Fédération nationale de l'immobilier (FNAIM) vient de publier une étude intitulée « Loger son enfant étudiant : le moment pour investir dans l'immobilier ? »*. Cette dernière compare, dans les 30 communes comptant le plus d'étudiants en France, deux données. D’un côté, les prix des loyers pour un studio de 25 m2. De l’autre, les mensualités nécessaires pour l'acquisition d'un bien identique, à un taux de 3,15 % sur 20 ans. Grâce à ces chiffres, la FNAIM a classé ces villes étudiantes en fonction de leur taux de rendement net, à savoir le rapport entre le loyer annuel net de charges et de fiscalité et le prix d'acquisition. « Côté budget, c’est l’élément qui doit servir de mesure de référence pour justifier de l’opportunité de l’investissement », explique Loïc Cantin, président de la Fédération. En effet, de nombreuses charges peuvent peser sur le budget d’un ménage : charges de copropriété, taxes foncières, éventuels travaux, etc. Verdict : « suivant la ville où son enfant part étudier, il peut être plus intéressant financièrement – lorsque c’est possible – de rembourser un crédit que de verser un loyer, et à terme obtenir une source de revenus supplémentaires, notamment en considération de la hausse des taux », affirme Loïc Cantin. C’est le cas à Saint-Étienne (1ère du classement), Limoges (2nd) et Valenciennes (3ème), des villes dans lesquelles les taux de rendement net escompté à l’acquisition d’un studio de 25 m² sont respectivement de 7,5%, 6,1% et 5,8%. A Paris, mieux vaut louer un studio plutôt que de l’acheter Pour d’autres villes, la différence entre un remboursement de crédit et un loyer est minime. À Brest (4ème) par exemple, pour un studio de 25 m², il faudra débourser 357 euros par mois de loyer contre 376 euros par mois pour un achat sur 20 ans. Même chose à Poitiers (5ème), où le loyer sera de 364 euros contre 387 euros pour les mensualités de crédit. A la fin du classement, on trouve Paris. Dans la capitale, le loyer mensuel d’un studio de 25 m² s’élève à 770 euros, tandis que la mensualité d’un investissement locatif atteint en moyenne à 1 512 euros, soit presque le double. Alors qu’à Saint-Etienne par exemple, un studio de 25 m² revient en moyenne à 305 euros par mois en location : c’est 100 euros de moins que la mensualité de crédit à rembourser en cas d’achat d’un bien de ce type (220 euros). Toutefois, le président de la FNAIM tempère les résultats du classement. Selon lui, « le taux de rendement est un indicateur parmi beaucoup d’autres. Car à Nice, Rennes ou Bordeaux, le taux de rendement affiché autour de 3 % semble attractif, mais il est à ramener au prix d’acquisition (entre 12 0000 et 13 5000 euros pour un 25 m²) ». Enfin, pour ceux qui feraient le choix d’investir, le potentiel gain à la revente est également à prendre en compte. « Or, celui-ci varie fortement selon les villes, le contexte économique et les durées de détention », rappelle la FNAIM. *L'analyse se fonde sur les données de prix moyens relevés par la Fnaim au 1er mai 2023 pour les appartements, et sur les données de loyers médians livrés par Clameur pour les baux signés en 2022.