La hausse des taux d’intérêts combinée à l’inflation a réduit ces derniers mois le pouvoir d’achat des futurs acquéreurs. Dans ce contexte, les prix de l’immobilier vont-ils baisser cette année ? Sans surprise, la fin de l’année 2022 marque une nouvelle hausse des taux immobiliers. Pourtant, il y a un an à peine, ces derniers étaient encore historiquement très bas. Proches de 1,10 % pour des prêts sur 20 ans en décembre 2021, ils se situaient en moyenne autour de 2,50 % un an plus tard. Cette progression aussi rapide et forte n’avait pas été vue depuis près de 20 ans. Or, celle-ci n’est pas sans conséquence : combinée à l’inflation, cette hausse rapide des taux réduit fortement le pouvoir d’achat immobilier des emprunteurs. Jusqu’à 34m2 de superficie en moins à l’achat Comme l'expliquait au site d'information MoneyVox, Xavier Timbeau, directeur principal à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), « les risques de blocage du marché immobilier viennent de la hausse des taux de crédit. » Selon une étude Meilleurtaux publiée début janvier, les emprunteurs acquérant un bien au Mans ont par exemple perdu jusqu'à 34m2 entre 2021 et 2022, à mensualités égales. Pour faire simple, lorsqu’il fallait rembourser in fine environ 165 500 euros pour un prêt de 150 000 euros sur 20 ans à 1 %, il faut débourser plus de 182 000 euros avec un taux à 2 %, soit 16 500 euros d'intérêts en plus. « Devoir emprunter moins, c'est directement un logement plus petit si l'emprunteur ne dispose pas d'épargne pour compenser, témoigne Maël Bernier, porte-parole du groupe Meilleurtaux sollicitée par MoneyVox. Et il est clair que l'année 2022 est celle qui a fait « le plus mal » au pouvoir d'achat immobilier des Français ». Un « freinage des prix » qui devrait prendre du temps Pour autant, cette situation va-t-elle effectivement mener à une baisse des prix de l'immobilier ? « Si les acheteurs se retrouvent bloqués, il va sans doute falloir passer par une correction des prix notable, de l'ordre de 10 à 20 % », estime Xavier Timbeau. Toutefois, cette révision des prix n’aura pas lieu du jour au lendemain. Selon lui, « il faut le temps que le vendeur accepte de baisser son prix. Il y a toujours des acheteurs pressés, ou des acheteurs très aisés, donc cela peut faire illusion pendant quelques trimestres. » Il va donc falloir s’armer de patience pour espérer assister à une baisse des prix de la pierre. Dans une étude de décembre 2022 sur le crédit immobilier, le Crédit Agricole juge que « la remontée lente mais régulière des taux de crédit habitat, les impacts du conflit en Ukraine, la dégradation de la conjoncture et l'insuffisance de l'offre dans le neuf conduiraient à une correction des ventes et un freinage des prix. » Dans le détail, la hausse des prix de l'ancien ralentirait vers 2 % en 2023, contre +4,8 % en 2022, précise l'étude. En parallèle, les taux de crédit immobilier pourraient bien continuer leur progression cette année, pour ne se stabiliser qu’en 2024. Pour approfondir : Alors que nous examinons les implications de la hausse des taux et de l'inflation sur les prix de l'immobilier, une nouvelle analyse offre une perspective différente. Découvrez dans notre article récent la bonne nouvelle cachée derrière la flambée des taux à la rentrée. Un éclairage qui pourrait vous aider à mieux comprendre les dynamiques actuelles du marché immobilier.