Les taux immobiliers pratiqués par les banques sont de plus en plus élevés. Une mauvaise nouvelle, a priori, pour les emprunteurs. A moins que cette hausse des taux ne pousse les établissements bancaires à rouvrir les vannes du crédit. Un feuilleton qui n’en finit plus. A la rentrée, les taux de crédit immobilier sont toujours en hausse. Selon Meilleurtaux, ils franchissement la barre des 4% en moyenne, que vous empruntiez sur 25 ans, 20 ans et même 15 ans. En effet, d’après le courtier, au 5 septembre, les taux moyens sur ces trois durées de prêts sont respectivement de 4%, 4,06% et 4,19%. Ils ont ainsi quadruplé en un an et demi, puisqu’au 1er mars 2022, ils se situaient aux alentours de 1%. Et il est probable que cette hausse des taux ne s’arrête pas en si bon chemin. Certains courtiers s’accordent à dire que ces taux pourraient s'élever jusqu'à 4,5% d'ici la fin de l'année. Une inflation persistante et une hausse de l’usure qui accroissent les taux Plusieurs causes expliquent ce phénomène. D’une part, l’inflation, toujours présente. Selon l’Insee, les prix à la consommation augmenteraient de 4,8% entre août 2022 et août 2023, après +4,3% sur un an en juillet. Pour lutter cette inflation galopante, la Banque centrale européenne augmente ses taux directeurs. En conséquence, les banques, elles-aussi, augmentent leurs taux, pour ne pas prêter à perte. D’autre part, le taux d’usure, taux maximum « tout compris » au-dessus duquel une banque ne peut pas prêter, a été réhaussé pour la huitième fois consécutive par la Banque de France. Au 1er septembre, il est passé à 5,56% pour les prêts conclus pour une durée supérieure ou égale à 20 ans, contre 5,33% au 1er août. Des banques moins frileuses pour prêter ? Si certes, ce relèvement du seuil de l’usure a pour effet d’augmenter les taux d’emprunt proposés par les banques, il a en revanche l’avantage de débloquer l’accès au crédit pour les futurs acquéreurs. La hausse de l’usure “redonne de l'air aux banques pour prêter au juste prix eu égard aux taux auxquels elles empruntent”, estime Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux. Elle ajoute qu’aujourd’hui, “la marge des banques est rétablie”. La directrice de la communication du courtier s’avère donc positive pour les semaines à venir : “tous les signaux sont au vert pour que les banques se remettent à prêter”, assure-t-elle. Une analyse partagée par Barbara Castillo Rico, la responsable des études économiques du site d’estimation en ligne Meilleurs Agents. Lors d’une conférence de presse mardi, elle estimait que ‘le robinet du crédit est de nouveau ouvert’. Une baisse des prix de l’immobilier Le revers de la médaille, c’est que les emprunteurs vont continuer de voir leur capacité d’emprunt diminuer, car le crédit va coûter plus cher. Ce qui risque d’exclure ceux qui sont les moins bien dotés en apport personnel, tels que les primo-accédants. Cependant, la hausse des taux devrait finir par atteindre un pic. “Je mise sur une stabilisation à 4,5%, je ne pense pas que les taux moyens atteindront les 5%”, pronostique Maël Bernier. En outre, la hausse du coût du crédit a une bonne nouvelle pour les futurs acheteurs : la baisse des prix de l’immobilier. Selon une étude de Meilleurs Agents, “les prix ont diminué de -0,4% sur un an au niveau national”. Et cette baisse ne devrait pas s’arrêter là, puisque le site d’estimation en ligne “prévoit un recul des prix de l'immobilier de -4%” les 12 prochains mois sur l’ensemble du territoire. Enfin, actuellement, certaines métropoles ont déjà atteint des baisses de prix conséquentes. À Bordeaux, Lyon et Nantes, le prix moyen du mètre carré a respectivement chuté de 8,6%, 8,1% et 5,2% entre le 1er septembre 2022 et le 1er septembre 2023.