Le taux au-dessus duquel les banques ne peuvent pas prêter a été réhaussé de manière exceptionnelle ce 1er février. Si c'est une bouffée d’oxygène pour les candidats au prêt, c’est également une bonne nouvelle pour les banques. Explications. Le marché du crédit retrouve des couleurs. Fin janvier, la Banque de France a accédé en partie à la requête de nombreux acteurs du secteur du crédit immobilier : le taux d'usure, c’est-à-dire le seuil maximum au-dessus duquel une banque ne peut pas prêter, va être révisé mensuellement entre février et juillet prochain, et non plus trimestriellement. Concrètement, entre le 1er et le 28 février prochain, le taux d'usure monte à 3,53 % pour les prêts d'une durée inférieure à 10 ans, à 3,71 % pour les emprunts entre 10 et 20 ans et à 3,79 % pour les crédits immobiliers d'une durée de 20 ans et plus. Un changement qui devrait ravir certains candidats au prêt dont le dossier était bloqué par le taux d’usure. Mais cela risque d'entrainer par ailleurs un renchérissement des taux d'intérêts des banques. Les banques contraintes de limiter leur production de crédits En raison du taux d’usure, ces dernières ne pouvaient pas relever de manière suffisante leurs taux immobiliers, alors même que le taux des OAT à 10 ans (Les obligations assimilables du Trésor dites OAT sont des titres d'emprunt de l'Etat français et servent de référence aux banques pour fixer les taux d'intérêts qu'elles accordent NDLR) progressait. Dans ce contexte, de nombreux établissements de crédit avaient donc pris la décision de limiter leur production de prêts. Résultat : grâce à la modification du mode de calcul du taux d’usure, la production devrait reprendre et permettre aux banques de reconstruire leurs marges en augmentant leurs taux. Et les futurs propriétaires en attente d’un financement sont nombreux. Comme le rappelle Maël Bernier, porte-parole du groupe Meilleurtaux : « Le nouveau taux d’usure annoncé aujourd'hui est assurément une bonne nouvelle, le marché de l'immobilier devrait se fluidifier assez rapidement d'autant que la demande est bien là ! » Vers des taux moyens à 3,50 % en juin contre les 2,80 % estimés ? Que les taux augmentent n’est pas une surprise. S'ils ont quasi doublé en un an pour toutes les durées, l’Observatoire du Crédit Logement estimait en octobre dernier que le taux moyen pourrait atteindre 2,80 % fin juin 2023. Or, Début février, les taux moyens constatés dans les banques par Meilleurtaux étaient de : 2,53 % pour les prêts immobiliers sur 15 ans, 2,64 % pour une durée de 20 ans et 2,97 % pour une durée de 25 ans. #BCE Une chose est sure : les taux n'ont pas fini de remonter mais jusqu'à quand? Taux #creditimmo à 3,50 % de moyenne sans aucun doute d'ici quelques semaines/mois mais si les OAT se maintiennent sous les 3 %, peut-être pouvons-nous espérer un palier? A suivre... — Maël Bernier (@MaelBernier) February 2, 2023 Faut-il pour autant craindre de voir les taux flamber par rapport aux projections ? « Une chose est sure : les taux n'ont pas fini de remonter », estime Maël Bernier, la porte-parole du groupe Meilleurtaux dans un tweet. Sollicitée par MoneyVox, elle estime que « le plus gros des hausses est derrière nous. L'OAT 10 ans est repassé durablement sous les 3 % (2,48 % au 18 janvier NDLR) donc des taux de crédit à 4 %, ça me paraît beaucoup. Je pense que le pic sera vers 3,5 % au mois de juin. Les banques vont préférer ne pas augmenter plus que de raison pour refaire du crédit immobilier un produit d'appel ».