Les nouveaux taux d’usure applicables aux prêts à l’habitat depuis le 1er avril ont été publiés la semaine dernière au Journal officiel. Pour les contrats sur 20 ans et plus, ce plafond légal grimpe à 4,24 %. D’après certains professionnels du secteur, la moyenne sur toutes les durées pourrait atteindre ce seuil au début de l’été. La plupart des taux d’usure passent au-dessus de 4 % pour avril La hausse des taux d’usure se poursuit à un rythme accéléré. En fin 2022, le maximum des taux des crédits immobiliers était fixé à 3,05 % pour une durée de remboursement de 20 ans. ImportantDepuis le 1er avril, ce plafond que les banques ne peuvent pas dépasser est passé à 4,24 %. Avec cette augmentation de 1,19 point en seulement 4 mois, il revient à son niveau de 2015. Il s’agit d’ailleurs d’une situation inédite depuis 1990. D’ailleurs, sur la plupart des durées, le taux d’usure est supérieur à 4 %. Dans le détail, il atteint 4,09 % pour les financements d’une durée comprise entre 10 et 20 ans. Pour les prêts à taux variable et les prêts-relais, les maximums autorisés se situent respectivement à 4,03 % et 4,31 %. Seuls les taux d’usure des emprunts de moins de 10 ans se distinguent, avec un taux d’usure inférieur à 4 % pour le trimestre (3,72 %). En moyenne, les crédits logement accordés entre le 1er janvier et le 31 mars 2023 pour une durée égale ou supérieure à 20 ans se négociaient à 3,18 %. Une fois les coûts des garanties et de l’assurance emprunteur additionnés, le total excède souvent la limite légale fixée, conduisant au refus de prêt. La poursuite attendue du mouvement haussier des taux C’est la raison pour laquelle la Banque de France a décidé de revoir la fréquence de révision des taux d’usure. En effet, les plafonds sont habituellement recalculés pour chaque trimestre sur la base de la moyenne des taux effectivement appliqués durant la période en cours. ImportantDepuis le 1er février, la revalorisation est mensuelle, l’objectif étant de permettre un ajustement plus rapide des plafonds à la remontée fulgurante des taux d’intérêt et éviter de priver les emprunteurs d’un accès au crédit. Cette mesure est néanmoins en vigueur uniquement jusqu’au 1er juillet en raison du contexte particulier de hausse du coût de refinancement des banques auprès de la BCE. Pour les prochains mois, les professionnels du crédit anticipent une « poursuite de l’ascension des taux d’usure », tirés par les taux de crédit proposés par les établissements prêteurs. D’après certains courtiers, « au 1er juillet, les plafonds sur les plus longues durées pourraient se situer entre 4,70 % et 4,90 % ». De leur côté, les taux de prêt franchiraient la barre des 4 % sur 25 ans, voire sur 20 ans, ce qui n’avait plus été observé depuis2012. Pour ces intermédiaires, « la révision mensuelle des taux d’usure a permis un déblocage progressif des dossiers auprès de leurs partenaires bancaires ». Cependant, ils estiment que « le retour à la normale en matière de distribution de crédits immobiliers ne sera possible qu’en septembre ». Il reste que certains profils de clients pourraient continuer à rencontrer des difficultés pour décrocher le financement dont ils ont besoin. Les taux d’intérêt et les prix des biens toujours élevés, conjugués à l’inflation, affectent leur pouvoir d’achat. Enfin, les banques continuent de jouer la carte de la prudence, redoutant une aggravation du risque liée à la baisse des prix anticipée. A retenir Depuis le 1er avril, les taux d’usure applicables aux prêts immobiliers ont augmenté à 4,24 % pour les contrats sur 20 ans ou plus. Selon les professionnels du secteur, la moyenne de tous les taux pourrait atteindre ce seuil au début de l’été. La Banque de France a décidé de réviser mensuellement les taux d’usure pour permettre un ajustement plus rapide des plafonds à la hausse des taux d’intérêt. Cependant, certains profils de clients pourraient toujours rencontrer des difficultés pour obtenir un financement en raison de la prudence des banques et d’un pouvoir d’achat amoindri. Aller plus loin : Bien que la hausse des taux d'usure ait pu sembler décourageante, il existe encore des opportunités sur le marché du prêt immobilier. Dans notre article plus récent, nous explorons les bonnes nouvelles pour les emprunteurs malgré la hausse des taux. Découvrez comment les conditions du marché actuel peuvent encore favoriser les projets immobiliers et comment tirer le meilleur parti des options de financement disponibles.