En Grande Bretagne, l’inflation a un effet considérable sur le marché immobilier. Le taux immobilier, directement indexé sur celui de la banque centrale, a vu une augmentation importante au cours de l’année. Au vu de cette situation et de la hausse générale des prix, de moins en moins de Britanniques signent pour des prêts immobiliers. En Grande Bretagne, la hausse des taux d’intérêt de 2021 a pris de l’ampleur lorsque Liz Truss, chef du gouvernement, annonce la réduction d’impôt non financée. Cette mesure a en effet impacté le taux d’intérêt de la banque centrale. Or une telle hausse impacte se répercute inévitablement sur les crédits immobiliers. En effet, au Royaume-Uni, le taux d’intérêt prélevé est indexé à celui de la banque centrale. Il fluctue donc en fonction de ce taux de référence. Cette hausse atteint directement les souscripteurs de prêts à taux variable, aussi bien que ceux ayant signé un contrat à taux fixe. Toutefois, les courtiers de prêt prévoient un renversement de tendance. Les emprunteurs souffrent de la variabilité du taux immobilier Aux USA ou dans d’autres pays d’Europe tels que la France, les foyers ayant investi dans un bien immobilier sont préservés. Dans ces pays, il est possible de garder le même taux d’intérêt immobilier sur plus de 20 ans. En revanche, en Grande Bretagne, le marché de l’immobilier ne propose pas les mêmes avantages. Le taux immobilier est en effet tributaire du taux d’intérêt imposé par la banque centrale britannique, et ce, toutes offres comprises. Pour les emprunts immobiliers à taux variable, les taux d’intérêts changent tous les mois. Un quart des particuliers britanniques qui ont souscrit à un crédit hypothécaire doivent donc rembourser à un taux différent tous les mois. Les prêts à taux fixe ne sont pas exempts de l’inflation D’autre part, la durée des crédits immobiliers à taux fixe ne dépassent pas cinq ans. Au-delà de cette courte échéance, les souscripteurs ne sont plus protégés par le contrat à taux fixe et peuvent s’attendre à un nouveau tarif. Selon la Financial Conduct Authority, la fluctuation du taux d’intérêt se répercutera sur plus de 100 000 foyers britanniques tous les mois, à partir de 2024. Pour les hypothèques à taux fixes, les intérêts prélevés sont 4 fois plus haut que leur valeur en 2021. Selon le courtier Dominik Lipnicki, les taux sont passés de 1,3 à 6 % en l’espace d’une année. La Resolution Foundation, un groupe de réflexion indépendant, estime la hausse des remboursements à presque 4 000 livres par an par foyer. Les courtiers restent toutefois optimistes malgré la régression de leur activité Face l’inflation en général et à l’augmentation particulièrement importante des taux immobiliers, les créanciers ont de moins en moins de clients. À la tête de l’entreprise de courtage Your Mortgage Decisions, Dominik Lipnicki affirme : « Les prêteurs se sont mis à paniquer et ont fortement augmenté leurs taux du jour au lendemain, rappelle M. Lipnicki. Cela s’est maintenant un peu calmé. ». Dominik Lipnicki Self Employed Mortgage Hub, un autre courtier de crédits le confirme. Leur activité aurait rétrogradé de 30 à 40 % en automne. Selon Graham Cox, l’inflation aurait accentué la baisse de performance qui est fréquente à cette période de l’année. Toutefois, les courtiers restent optimistes. Mr Lipnicki prévoit une baisse de 15 à 20 % d’ici douze mois. Halifax, premier créancier immobilier du territoire britannique, affirme aussi que les tarifs auraient même baissé en 4 mois. Par ailleurs, la faible proportion des retards dans les remboursements serait rassurante. À retenir Au Royaume Uni, le taux immobilier est passé de 1,3 à 6 % en une année à cause de l’inflation ; De moins en moins de foyers britanniques souscrivent aux crédits immobiliers ; Malgré l’inflation, les Britanniques parviennent à rembourser leurs crédits immobiliers à temps.