Tout juste nommé ministre délégué à la ville et au logement, Olivier Klein va avoir du pain sur la planche. Sous la houlette de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, il sera chargé d’apporter des réponses concernant la lutte contre l’inflation ou encore le calcul du taux d’usure. La nomination d'Olivier Klein au poste de ministre délégué à la Ville et au Logement ce lundi 4 juillet, est une nouvelle bien accueillie par la plupart des acteurs du secteur. Le maire de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) est perçu comme quelqu’un de « pragmatique » et « fin connaisseur des dossiers ». Sous la direction de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, le nouveau ministre va devoir apporter des solutions concernant plusieurs dossiers épineux, notamment la lutte contre l’inflation ou encore le calcul du taux d’usure. Petit tour d’horizon des sujets en cours recensés par MoneyVox. Une situation économique incertaine L'un des points cruciaux qui préoccupe le plus les Français aujourd’hui est l’inflation. Selon les derniers chiffres l’Insee, les ménages consacraient en moyenne 19,7 % de leurs revenus à leur logement, en 2017. Afin de préserver le pouvoir d’achat, le gouvernement a décidé de plafonner la hausse des loyers à 3,5% maximum, une mesure insuffisante pour plusieurs associations de consommateurs qui réclament un gel pur et simple. « Nous sommes toujours pour un gel des loyers qui redonnerait un semblant de pouvoir d'achat aux locataires, témoigne la CLCV (association Consommation Logement Cadre de vie). En ce qui concerne des mesures plus ciblées, nous sommes aussi pour un encadrement des loyers comme c'est déjà le cas à Paris, Lyon ou Bordeaux ». Le taux d’usure sujet de discorde Autre sujet sensible, le taux d’usure, c’est-à-dire le seuil maximal au-dessus duquel les banques n'ont pas le droit d'accorder un crédit. Bien qu'ayant été légèrement réhaussé au 1er juillet, les courtiers et banquiers réclament une révision du mode de calcul de ce taux, censé protéger les emprunteurs. Selon eux, de plus en plus de ménages ne peuvent pas prendre un crédit immobilier car le taux qu’il leur est proposé dépasse le niveau du taux d’usure. « Entre janvier et juillet, les taux sont passés en moyenne sur 20 ans de 1,10% à 1,80% aujourd'hui. Conséquence : la situation se complique pour les futurs emprunteurs », constate Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux. Un taux nominal auquel il faut ajouter notamment, le coût de l'assurance emprunteur pour obtenir le taux global, le TAEG. Ce dernier ne doit pas dépasser celui de l'usure, fixé à 2,57% pour un prêt sur 20 ans et plus. Une situation critique, voire impossible selon les professionnels du crédit immobilier. Pour l'instant, le gouvernement a choisi de ne pas toucher aux taux d’usure mais des évolutions ne sont pas exclues. Révision du calendrier de mise en place des nouveaux DPE Enfin, l’interdiction de mettre en location des logements classés G au diagnostic de performance énergétique (DPE) à compter de 2025, 2028 pour les logements classés F et 2034 pour les logements classés E est un autre sujet brûlant. Le calendrier définit par la loi Climat et Résilience de 2021 est critiqué. Le gouvernement mise sur 700 000 rénovations par an, un objectif jugé irréaliste par de nombreux acteurs. La Fnaim (fédération nationale de l’immobilier) estime pour sa part que d'ici 2034, 4,7 millions de logements seront ainsi exclus du parc locatif privé. Selon Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux, il y a urgence à revoir ce calendrier : « On ne va pas pouvoir imposer aussi vite à des propriétaires des obligations aussi impactantes, sur leurs finances notamment. Il ne faut pas oublier que parmi les propriétaires bailleurs, il y en a beaucoup qui ont des crédits immobiliers sur le dos. On ne peut pas considérer que tout bailleur a les moyens de faire ces travaux en un temps record. »