Cela fait un an que le nouveau Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est en vigueur dans l’Hexagone. Il ne semble pourtant pas donner les résultats attendus jusqu’à présent. Certains logements affichent en effet des étiquettes différentes à chaque évaluation. Les organismes en charge du dispositif l’expliquent par des erreurs venant des techniciens ou du logiciel. Les données issues de l’évaluation du nouveau DPE font naître des interrogations quant à sa pertinence. Il convient de rappeler que son application il y a un an s’est déjà accompagnée de diverses difficultés. Ces problèmes sont-ils aujourd’hui à l’origine des erreurs relevées sur le dispositif ? L’une d’elles a été rapportée par le magazine « 60 millions de consommateurs ». Ce dernier évoque des résultats différents pour un même logement chaque fois que le diagnostiqueur change. Pour la Chambre des diagnostiqueurs, cette anomalie vient d’une manipulation erronée du logiciel. Il peut aussi s’agir d’un manque de compétences du technicien ou d’une maladresse émanant des propriétaires. Bien choisir le diagnostiqueur Pierre Hautus indique qu’en dépit de quelques améliorations qui restent à faire, le logiciel est suffisamment performant. Le directeur général de l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI) met surtout l’accent sur les erreurs pouvant provenir des propriétaires. Il prend l’exemple d’une personne qui ignore l’épaisseur exacte d’une isolation avec de la laine de verre. Le diagnostiqueur peut dans ce cas renseigner une valeur par défaut, ce qui peut fausser le résultat du DPE. Le président de la Fédération interprofessionnelle du diagnostic immobilier (Fidi) souligne en ce sens le rôle des informations partagées. Lionel Janot soutient que : La façon dont les données sont entrées dans le logiciel peut aussi modifier le résultat final. Lionel Janot Il rappelle que l’évaluation repose sur plusieurs paramètres dont : La date de construction du logement ; La superficie de l’habitation ; Les travaux effectués et les matériaux utilisés. Il s’interroge en outre sur les informations reçues par les diagnostiqueurs. Cela sous-entend un manque de formation qui les empêche de se servir correctement du logiciel. Cet outil effectue l’évaluation automatiquement à la manière d’un simulateur pour prêt immobilier. L’idée est partagée par Yannick Ainouche, président de la CDI-FNAIM (Chambre des diagnostiqueurs de la Fédération nationale des agents immobiliers). Il appelle ainsi les propriétaires à bien choisir le professionnel sans se référer uniquement au prix. Le dirigeant leur demande de vérifier ses compétences avant de procéder au diagnostic. Il leur suggère dans ce cadre de se tourner vers des diagnostiqueurs affiliés à la fédération. Ceci est un gage de professionnalisme, selon lui. Des améliorations requises Les diagnostiqueurs français continuent actuellement de travailler avec les services techniques du ministère de la Transition Écologique. Ces ateliers visent à déterminer les ajustements à apporter au nouveau DPE. Yannick Ainouche avoue néanmoins qu’aucune information exacte n’a été obtenue de 60 millions de consommateurs pour l’heure. Le magazine a fait part de ses données fin mai 2022. Une demande pour des informations supplémentaires a été envoyée à la plateforme par le président de la CDI-FNAIM. Il n’a pourtant reçu aucune réponse. L’origine des erreurs constatées n’est donc pas clairement identifiée à ce jour. Pour rappel, le nouveau DPE a fait son entrée en France le 1er juillet 2021. L’objectif pour le gouvernement a été d’améliorer la lisibilité et la fiabilité du dispositif. Les autorités souhaitaient également qu’il participe réellement à la préservation de l’environnement. Le mécanisme est le même. Une étiquette est attribuée à chaque logement suivant ses dépenses énergétiques et le taux de CO2 émis. Le résultat sera indiqué par une lettre de A à G. Dès le lancement, plusieurs difficultés ont été rencontrées. Le logiciel qui devait servir pour réaliser les évaluations n’a pas été opérationnel à temps. La formation des diagnostiqueurs s’est aussi faite précipitamment. En outre, fin septembre 2021, le gouvernement a fait part d’une erreur avec le dispositif. Elle a conduit à l’interruption des diagnostics pour les biens construits avant 1975, ils ont repris quelques semaines après. Yannick Ainouche assure toutefois que le système et ses méthodes sont désormais fiables.