Le rebond de l’activité en 2021 a largement profité au crédit immobilier. La production à fin novembre a en effet atteint 252 milliards d’euros, un record jamais égalé depuis 2017, selon la Banque de France. La tendance devrait se poursuivre en 2022 grâce à des taux de crédit en légère baisse. Record de production de nouveaux prêts En 2017, les Français ont emprunté un total de 255 milliards pour financer un projet immobilier. Mais il faut noter qu’à cette époque, les renégociations représentaient 43 % des encours. Cette proportion a diminué à 18 % en 2021, puisqu’avec l’extrême faiblesse des taux, les ménages endettés n’ont plus tellement à gagner à faire réviser les termes initiaux de leur contrat. Ainsi, Important207 milliards d’euros sur les 252 milliards d’euros accordés l’an dernier étaient des nouveaux prêts. Ce montant dépasse nettement les 145 milliards de nouvelles souscriptions observées en 2017. Ces chiffres semblent indiquer que les recommandations du Haut conseil de stabilité financière (HCSF) n’ont pas pesé trop lourdement sur la production. Aussi bien les accédants que les porteurs d’un projet d’investissement locatif redoutaient que les prêteurs ferment les vannes. Si les estimations de la Banque de France pour le mois de décembre 2021 se confirment, le total devrait grimper à 273 milliards, soit respectivement 8,3 % et 13 % de plus qu’en 2020 et 2019. Si l’on soustrait les renégociations, le rythme de progression bondit à +17 % sur un an et +18 % sur 2 ans. Des conditions favorables à un bilan positif pour 2022, malgré certains freins En 2022 aussi, les chiffres du crédit immobilier devraient atteindre des niveaux élevés. ImportantL’activité semble en effet prometteuse, portée en grande partie par l’attractivité des taux d’intérêt. Pour ce mois de janvier, les courtiers déclarent observer Des décotes sur les barèmes des établissements prêteurs. Sur 15 ans par exemple, les prêts se négocient à un taux compris entre 0,5 % et 0,85 %, en baisse de 0,05 à 0,15 point. Sur 20 ans en revanche, ils sont stables, autour de 0,65 % à 1 %. Par ailleurs, la plupart des banques ont repris les objectifs ambitieux de 2021. D’après les spécialistes, Elles devraient donc maintenir leur politique commerciale agressive. Cependant, elles sont limitées par les règles du HCSF, qui ont désormais valeur de normes contraignantes. Les emprunteurs qui ne satisfont pas aux limites des 35 % de plafond d’endettement et de 25 ans de durée de prêt se retrouvent exclus du marché. Il faut également compter avec la cherté des biens dans les villes moyennes et en région, comme à Angers, Orléans ou encore Reims, ainsi que l’Île-de-France. L’afflux d’acheteurs venus des grandes métropoles a en effet fait bondir les prix, pénalisant les candidats les plus modestes, ou contraignant les autres à revoir leurs exigences à la baisse. Certains doivent s’éloigner du secteur géographique initialement ciblé, d’autres se contentent d’un logement moins spacieux, etc. Si l’inflation entraîne une remontée des taux de crédit, les chances pour les habitants de ces endroits de devenir propriétaires risquent de se réduire encore.