La machine à crédit continue de tourner à plein régime malgré la crise. Pour éviter une surchauffe du secteur, la Banque de France exhorte les organismes prêteurs à se montrer plus stricts avec les dossiers les moins solvables. Pour contraindre tous les acteurs du marché à rester dans les clous, l’institution souhaite ainsi rendre obligatoires les recommandations formulées par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF). Le marché du crédit immobilier explose Ces dernières années, le crédit immobilier a été facilement accessible. Il suffisait aux candidats à la propriété d’apporter la preuve de leur capacité d’emprunt – une source de revenu stable et régulière – pour décrocher un financement. Les Français ont saisi cette opportunité, et les banques ont octroyé un grand nombre de prêts immobiliers. Ce qui a permis d’atteindre le volume de ventes immobilières record en 2019. Cette forte progression de la distribution de crédit a entraîné la flambée des prix immobiliers. D’ailleurs, en dépit de la crise sanitaire, l’encours de prêt immobilier affiche une hausse de +5,4 % en 2020. Pour calmer la machine du crédit, la Banque de France invite les établissements bancaires à renouer avec les bonnes pratiques. Selon l’institution, le pays a franchi un seuil critique. Les Français détiennent le record en matière d’endettement en zone euro. Normaliser les recommandations du HCSF En décembre dernier, le Haut Conseil de stabilité financière a assoupli ses recommandations pour soutenir le marché du crédit immobilier. Le taux d’endettement a été porté à 35 % et la durée maximum d’emprunt rallongée à 25 ans. Aussi, l’assurance emprunteur doit désormais être intégrée dans le calcul du taux d’effort. Les banques étant autorisées à déroger à ces règles à hauteur de 20 %. ImportantLa Banque de France appelle à la normalisation de ces recommandations d’ici l’été afin d’encadrer juridiquement l’octroi de crédit. Ce projet est cependant loin de satisfaire les établissements de crédit. Ces derniers estiment que le système est sain, qu’ils ne contribuent pas au surendettement des ménages. Pour preuve, le taux de défaut de remboursement est inférieur à 1 %. D’autant plus que les banques se sont naturellement conformées aux recommandations du HCSF compte tenu des incertitudes liées à la crise.