Alors que le nombre de religieux est en baisse significative, les congrégations et diocèses sont contraints de se défaire d’une partie de leur patrimoine composé en majeure partie de couvents, mais aussi de monastères et d’abbayes. Une fois repris, ces lieux spirituels serviront entre autres aux projets sociaux ou médico-sociaux. Les promoteurs séduits Selon Claire Danieli, chargée du recensement et de l’inventaire au sein de l’observatoire du patrimoine religieux, L’objectif de trouver des acquéreurs qui vont utiliser ces biens pour usage médical ou social n’a pas encore atteint. Claire Danieli Bien qu’elles ne comptent profiter d’aucun avantage financier de ces biens, les congrégations propriétaires espèrent amortir les frais d’entretien couverts via crédit lors des cessions. Ces édifices ont pourtant la structure parfaite pour l’aménagement d’appartements avec espaces extérieurs, de quoi séduire les promoteurs. Les congrégations ont sollicité l’intervention des opérateurs, comme l’agence Patrice Besse ou encore le cabinet Karism Conseil, pour lancer des appels à manifestation d’intérêts (AMI). Selon ce dernier, le rythme des procédures monte en vitesse avec cinq AMI cette année et deux prévus pour 2022. D’après l’observatoire du patrimoine religieux, le couvent des Dames nobles à Vienne a déjà été cédé en juin dernier à un promoteur immobilier pour 250 000 euros. Une vingtaine de logements vont y être construits. À noter que pour l’acquisition d’un bien, les frais de notaire représentent 8 % de sa valeur et peuvent être pris en charge par un prêt immobilier. Un nouveau couvent bâti L’observatoire a également révélé que le couvent des Franciscaines à Deauville a été vendu à plusieurs millions pour un projet de médiathèque municipale. Les frais de vente vont permettre à la congrégation de bâtir un nouveau couvent, de taille moins importante et conforme aux nouvelles normes énergétiques et d’accessibilité. D’autres AMI ont également été lancés pour l’abbaye Saint-Colomban à Luxeuil-les-Bains en Haute-Saône, Soeurs augustines de Ploumagoar dans les Côtes-d’Armor, etc. De multiples reconversions ImportantEn tout, la France abrite 41 000 églises paroissiales ainsi que 1 900 églises ou chapelles qui appartiennent aux diocèses. Pourtant, seulement une quinzaine d’édifices par an sont vendus alors qu’ils commencent à perdre leur cachet. Quelques églises à Rouen ont été converties en coworking, en restaurant ou en brasserie de bière. Faudrait-il que la France prenne exemple sur le Québec qui utilise le chœur de ses édifices pour la prière et les autres parties comme la nef pour un usage bureautique, atelier, etc.