C’est mercredi 11 décembre 2020, que le Premier Ministre Edouard Philippe a annoncé les nouveaux éléments constituants la réforme des retraite. Le projet de réforme des retraites était l'une des mesures phares du programme d'Emmanuel Macron aux présidentielles. Le président de la République souhaite uniformiser les règles de calcul des pensions. Pour ça, un nouveau système par points va être mis en place pour le calcul de la retraite. Mais le pays fait face à un séisme social depuis plusieurs jours : entre manifestations et grèves, les Français expriment leur mécontentement face à une réforme qu’ils jugent injuste. Je suis déterminé à mener la réforme à son terme et très soucieux de le faire en respectant les gens et en répondant à leurs inquiétudes a déclaré Edouard Philippe Un enjeu majeur L'objectif général de la réforme est de rassembler les 42 régimes de retraite actuel (régime général, de la fonction publique, du privé, les régimes spéciaux ...) en un seul et unique système universel par points. L’objectif est de faire un système universel pour favoriser la solidarité. La France ne jouera pas le jeu du chacun pour soi et du personne pour les autres selon Edouard Philippe Un départ à la retraite à 62 ans, toujours possible ? Nous maintiendrons l’âge minimal de départ à la retraite à 62 ans. C’est un principe de liberté auquel nous voulons rester fidèles a ajouté Edouard Philippe La loi fixera à partir du 1er janvier 2022, un malus qui sera appliqué à tous ceux qui prendront leur retraite à partir de cette date. L'âge pivot augmentera progressivement jusqu'en 2027 pour atteindre 64 ans. Ceux qui décideront de continuer à travailler auront droit à un bonus de 5 %. La seule solution, c’est de travailler progressivement un peu plus longtemps ». Le chef du gouvernement a également annoncé la création d’un âge d’équilibre avec un système de bonus-malus pour inciter les Français à partir à la retraite plus tard. « Nous ne pouvons pas mettre en place un âge d’équilibre à 64 ans d’un coup d’un seul a fait savoir Edouard Philippe L’âge pivot atteindra donc son maximum en 2027. L’âge pivot se trouve à 64 ans, soit 2 ans de travail en plus pour toucher une retraite complète. * un malus pour tous ceux qui partent avant cet âge **un bonus au-delà La valeur du point fixée par les partenaires sociaux La valeur du point sera fixée sous le contrôle du Parlement par les partenaires sociaux. La loi prévoira une règle d’or pour que la valeur du point acquis ne puisse pas baisser avec une indexation non pas sur les prix mais sur les salaires qui dans notre pays augmentent plus vite a précisé le Premier ministre. Notre ambition d’universalité est une ambition de justice sociale, nous ne voulons léser personne, il n’y aura ni vainqueur ni vaincu Les Français nés avant 1975 ne sont pas concernés par la réforme Nous avons choisi de ne rien changer à celles qui sont à moins de 17 ans de la retraite, celles nées en 1975. (…) Elles ne seront pas concernées par le système universel a expliqué le Premier ministre Quant aux personnes qui rejoignent le nouveau régime, je voudrais les rassurer. La première partie de carrière, jusqu’en 2025, sera calculée sur l’ancien système. La première génération concernée aura encore 70 % de sa retraite calculée sur l’ancien système a poursuivi Edouard Philippe Une cotisation de solidarité Le régime universel est fondé sur la solidarité nationale. Jusqu’aux 120.000 euros de revenu annuel, tout le monde cotisera au même taux pour s’ouvrir des droits. Et au-delà de ce montant, les plus riches paieront des cotisations supplémentaires pour financer des droits supplémentaires pour tout le monde a déclaré le Premier ministre L’annonce de la fin des régimes spéciaux Je le dis avec tranquillité, avec calme, avec détermination, avec respect pour les organisations syndicales, pour les travailleurs, pour ceux qui choisissent de travailler malgré la grève : le temps du système universel est venu, celui des régimes spéciaux s’achève Ce sont les mots d’Edouard Philippe qui rajoute La mise en place d’un système universel implique la suppression des régimes spéciaux Certaines professions conserveront toutefois des régimes spécifiques notamment ceux qui exerce des missions dangereuses, comme les pompiers, la police, les gardiens de prison ou les militaires. Une pension minimale de 1.000 euros Le nouveau système des retraites garantira « une pension minimale de 1.000 euros net par mois pour une carrière complète au Smic », a encore garanti Edouard Philippe. Le nouveau système universel permettra aussi, d’après le gouvernement, de mieux protéger les Français. Les femmes, les grandes gagnantes ? Les femmes seront les grandes gagnantes de la réforme, a assuré Edouard Philippe. Le nouveau système accordera des points supplémentaires pour chaque enfant (dès le premier enfant et non à partir du troisième comme aujourd’hui), et il précise que cette majoration de 5 % par enfant sera accordée à la mère, sauf choix contraire des parents. Tel que vendu par le gouvernement, les familles sont gagnantes au premier enfant mais pour l'Institut de la Protection Sociale (IPS), c’est tout le contraire : la plupart des femmes devront se séparer des huit trimestres par enfant auxquelles elles avaient droit et qui leur permettait de partir plus tôt à la retraite à taux plein. En cause, l'âge d'équilibre, fixé à 64 ans, selon les annonces faites par Edouard Philippe, avec un malus en cas de retraite prise avant cet âge. Or 79% des femmes demandent leur retraite avant 64 ans. Avec la réforme telle qu'elle est prévue, la plupart des femmes sont donc perdantes selon Bruno Chrétien, président du bureau de l'Institut de la Protection Sociale. Un départ anticipé pour les métiers pénibles La responsabilité, c’est certes travailler un peu plus, mais c’est aussi entendre les organisations syndicales qui nous demandent de protéger ceux qui ne peuvent pas travailler plus a déclaré Edouard Philippe Les personnes qui exercent donc un métier dit difficile pourront partir deux ans avant les autres sans subir de malus. Le projet de loi sera soumis au conseil des ministres le 22 janvier et discuté au Parlement fin février pour être voté courant 2020. Pour le gouvernement, les propositions sur les retraites justifient que la grève s’arrête. Il n’y a pas d’agenda caché, nous ne cherchons pas de petites économies a rassurer Edouard Philippe