D’après le dernier bilan du régulateur bancaire, le montant moyen des prêts a augmenté en 2022 par rapport à 2021. Toutefois, il pourrait reculer en 2023, en raison de la flambée des taux qui affecte la capacité d’emprunt des Français. Selon le dernier rapport annuel de l’ACPR, l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution adossée à la Banque de France, les emprunteurs français ont en moyenne emprunté 210 000 euros en 2022, contre 190 170 euros en 2021. Soit 8,9% de plus qu’au terme de l’année 2021. Cependant, quelques semaines après la diffusion de cette étude, cette moyenne annuelle a été légèrement revue à la baisse, pour s’établir à 207 537 euros, indique le site d’information MoneyVox. Un montant moyen des prêts en recul au premier trimestre 2023 Cette baisse est-elle annonciatrice d’une année 2023 plus morose ? Difficile, pour l’heure, de se prononcer. Mais cela en a tout l’air. Car d’après les dernières données dévoilées par le gendarme bancaire, à la fin du premier trimestre, le montant moyen des prêts a reculé de 3,8% à 202 000 euros » sur un an. Un phénomène qui n’a rien de surprenant, au vu de la hausse des taux de crédit, amorcée en mars 2022. A cette époque, les taux d’emprunt s’élevaient aux alentours de 1%. Puis, ils ont progressivement grimpé. Si bien que depuis la mi-juillet, pour les prêts les plus longs, les taux ont dépassé la barre symbolique des 4%. Ce qui explique « la baisse mécanique de la capacité d'emprunt d'une partie des emprunteurs », selon l’ACPR. A cause, notamment, de la hausse des taux, les Français tendent également à moins emprunter pour repousser leurs projets d’achat à plus tard. Au point que, selon la Banque de France, la production de nouveaux crédits a même été divisée par deux entre mai 2022 et juin 2023. Des emprunteurs inégaux sur le marché immobilier Parmi les Français qui parviennent toujours à acheter, le rapport du gendarme bancaire montre qu’ils sont loin de tous disposer de la même capacité d’emprunt. En 2022, les primo-accédants ont en moyenne emprunté 193 732 euros. Logiquement, ceux qui, en revanche, n’acquièrent pas leur résidence principale pour la première fois, disposent d’une capacité d’emprunt bien supérieure. En effet, ils peuvent profiter de l'apport de la revente de leur ancien logement, pour le réinjecter dans un nouvel achat. Ainsi, ils ont en moyenne emprunté 260 483 euros en 2022, contre 226 002 euros en 2021. Une augmentation conséquente. Enfin, ceux qui empruntent en vue d'un investissement locatif ont une enveloppe plus restreinte que les profils précédents. Mais une enveloppe qui, en 2022, a-t-elle aussi été revue à la hausse, dans des proportions toutefois moindres. En effet, l'an dernier, ils ont en moyenne emprunté 168 626 euros, contre 159 722 en 2021. Reste à voir dans quelle mesure tous ces profils d’emprunteurs seront affectés au terme de l’année 2023, en raison de la hausse des taux. Car certains courtiers estiment que d’ici la fin décembre, les taux des crédits immobiliers pourraient ainsi atteindre 4,5%, et même 5% début 2024.