Les conditions d’octroi du prêt à taux zéro devraient se durcir en 2024. Pour profiter de ce dispositif, alors que les taux immobiliers ont franchi la barre des 4% en moyenne, il est conseillé de faire vite. Le prêt à taux zéro (PTZ) a connu des temps meilleurs. En juin, la Société de Gestion des Financements et de la Garantie de l'Accession Sociale à la propriété (SGFGAS) a publié le bilan de l’année 2022. Verdict : “la production de PTZ a globalement chuté de 17%” par rapport à 2021, et même de 31,9% sur un an au dernier trimestre. Un emprunt sans aucun intérêt en retour Pourtant, le PTZ a tout pour séduire. En effet, ce dispositif complémentaire au prêt immobilier classique, permet d’emprunter une somme d’argent sans avoir à rembourser aucun intérêt en retour. “Avoir une partie de son prêt avec un taux à 0% quand les taux sont à 4%, bien sûr que c'est une bonne chose”, déclare Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux, au site d’information MoneyVox. Oui mais... faut-il encore pouvoir en profiter. Car pour rappel, ce prêt gratuit, sans frais de dossier et sans intérêts, n’est pas sans conditions. D’une part, il est réservé aux personnes qui financent l'acquisition de leur première résidence principale, soit les “primo-accédants”. D’autre part, son accès est soumis à de multiples conditions, notamment de ressources. Selon la localisation géographique dans laquelle est acheté le bien (zone A, B1, B2 ou C), un emprunteur seul ne peut pas présenter un revenu fiscal de référence (au titre de l’année 2021), supérieur à 24 000 euros (zone C) ou 37 000 euros (zone A), en cas d’offre de prêt émise en 2023. De plus, le montant maximal retenu pour l’opération dépend de votre localisation et du nombre de personnes. Enfin, le logement doit respecter des conditions liées à son état. Une chute du nombre de PTZ délivrés Ainsi, en pratique, le PTZ est aujourd'hui principalement distribué dans le neuf. Or, “comme acheter neuf coûte aujourd'hui très cher, il est de plus en plus difficile pour un acheteur qui peut prétendre au PTZ de financer son projet”, explique Maël Bernier. Une situation qui ne devrait pas s’arranger, car la hausse des taux se poursuit sur un rythme effréné, si bien que les taux moyens ont dépassé en septembre le seuil des 4% pour toutes les durées de prêt. Avec pour conséquence, des primo-accédants qui se détournent de plus en plus de l’achat immobilier. De fait, en 2023, le nombre de PTZ délivrés devrait de nouveau chuter. Ce que confirment les chiffres dévoilés par la SGFGAS. Au premier trimestre, seuls 8735 PTZ ont été octroyés, contre 11 915 sur la même période un an avant. Un PTZ aux conditions à priori plus strictes en 2024 Ceux qui peuvent profiter du dispositif ont pourtant tout intérêt à faire vite. En effet, le PTZ, dans sa version actuelle, vit ses dernières semaines. Dès janvier 2024, ses conditions d'attribution vont en effet se durcir. Dorénavant, il se limitera uniquement à l'acquisition d'un logement neuf en habitat collectif situé dans une zone tendue, et d'un logement ancien en zone détendue. Dans ce dernier cas, il sera accordé sous condition de réalisation de travaux de rénovation, notamment énergétiques. Autrement dit, en prenant en compte l’instruction du dossier par la banque, il ne reste que quelques semaines pour espérer bénéficier du PTZ tel qu’on le connaît aujourd’hui. Sauf si, d’ici 2024, les critères du PTZ ne soient finalement assouplis. Réalisez une simulation PTZ avant qu'il ne soit trop tard.