La remontée des taux d’intérêt depuis 20 mois freine à l’accession à la propriété. Selon le dernier baromètre mensuel de l’Observatoire Crédit Logement-CSA, les emprunteurs modestes sont les plus touchés par le phénomène. Cette tendance pourrait se poursuivre dans les prochains mois, de nouvelles hausses étant attendues, ce qui réduirait davantage la capacité d’emprunt des ménages. Un coût de l’achat immobilier tiré vers le bas par des emprunteurs plus aisés Les chiffres de l’Observatoire Crédit Logement-CSA montrent une baisse du coût de l’achat d’un logement depuis le début de l’année. Les candidats à l’accession à la propriété ne doivent cependant pas se réjouir trop vite. En effet, le coût des opérations réalisées est un indicateur relatif, dont la méthode de calcul tient notamment compte du niveau de ressources des emprunteurs. En conséquence, pour des biens vendus au même prix, le coût relatif est plus faible pour les foyers plus riches. Or, l’Observatoire Crédit Logement-CSA observe Une augmentation plus rapide des revenus des souscripteurs de crédit immobilier sur les 7 premiers mois de l’année (Environ +8 % et +7,6 % respectivement dans l’ancien et dans le neuf). Le recul du coût des opérations réalisées reflète donc, en réalité, la hausse du niveau de revenus des Français qui ont décroché un crédit immobilier depuis le 1er janvier, Expliquent les experts. En d’autres termes, ImportantL’accès au financement est plus facile pour les porteurs de projets immobiliers plus aisés et ayant beaucoup d’épargne, à l’inverse de tous les autres. Un accès au crédit freiné par la flambée des taux d’intérêt Car l’Observatoire note qu’ Un nombre croissant de ménages de la classe moyenne ou modestes aspirant à devenir propriétaires reportent leur achat ou y renoncent. Cette situation est due à la remontée brutale et continue des taux d’intérêt immobiliers amorcée en 2022 en raison de la hausse de 0,25 point de pourcentage des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE). Le baromètre montre une augmentation générale de 0,2 point de pourcentage des taux moyens des crédits à l’habitat sur un mois en juillet. Dans le détail, pour les contrats sur 15 ans, ils s’établissaient à 3,52 % en juillet, contre 3,32 % en juin. Sur 20 ans, ils ont grimpé à 3,73 % après 3,51 % le mois précédent. Enfin, sur 25 ans, ils ont atteint 3,89 % au lieu de 3,69 % avant l’arrivée de l’été. Avec un petit apport personnel, les taux sont encore moins attractifs, à 4,32 % sur 25 ans. D’après l’Observatoire, De tels taux n’avaient plus été relevés depuis fin 2011. ImportantDe nombreux professionnels du secteur anticipent une poursuite du mouvement haussier, avec un possible dépassement du seuil des 5 % d’ici la fin de l’année. Or, pour une durée de remboursement égale, un taux supérieur est synonyme de mensualité plus importante, ce qui diminue la capacité d’endettement. Compte tenu du plafonnement de 33 % imposé sur ce facteur par les autorités financières, les emprunteurs doivent revoir leurs ambitions à la baisse ou faire une croix sur leurs intentions. À retenir La hausse des taux d’intérêt constitue un frein à l’accession à la propriété, en particulier pour les emprunteurs modestes. La baisse du coût de l’achat immobilier est trompeuse, car elle traduit en réalité l’augmentation des revenus des emprunteurs. La tendance à la hausse des taux d’intérêt devrait se poursuivre, avec un impact négatif sur la capacité d’emprunt des ménages. Les ménages modestes sont contraints de reporter ou d’abandonner leur projet.