L’immobilier français est actuellement pris dans un étau qui le maintien en état de quasi-léthargie. Les conditions d’obtention de prêts et d’achat de biens ont atteint des niveaux prohibitifs pour de nombreux ménages. Pourtant, derrière cette apparente immobilité, se cache une série de facteurs complexes et interdépendants. Éléments d’explication. Pourquoi le marché immobilier patine-t-il ? La crise économique actuelle semble avoir eu un effet de paralysie sur le marché immobilier français, et cette immobilité découle de plusieurs facteurs. Tout d’abord, la Banque de France a récemment donné son feu vert aux banques pour qu’elles puissent proposer des prêts immobiliers à des taux atteignant 5,56 %, assurances et frais compris. Même si ces taux ne sont pas encore atteints, les prêts sur 25 ans flirtent déjà avec les 4 ou 4,20 %. Un exemple concret illustre cette situation : un couple gagnant 4 000 euros nets par mois pouvait emprunter 282 000 euros en janvier 2023, mais aujourd’hui, la banque ne leur octroiera pas plus de 221 000 euros, soit une perte de 60 000 euros en à peine 8 mois. ImportantPar ailleurs, bien que les prix de l’immobilier aient enregistré une légère baisse de 1 à 2 % à l’échelle nationale, cette décroissance demeure insuffisante pour permettre aux ménages d’accéder à la propriété. En effet, pour que le couple aux revenus de 4 000 euros puisse acheter la même maison qu’en janvier dernier, une chute vertigineuse de 25 % des prix serait nécessaire, ce qui équivaudrait à un krach immobilier. De surcroît, ces acheteurs potentiels doivent réunir un apport de 20 % du montant total du financement, soit 44 000 euros d’épargne, une somme considérable. Le rôle prépondérant des seniors Les chiffres sont parlants : en juillet, les banques ont émis 40 % de crédits en moins par rapport à l’année précédente, et le nombre de transactions immobilières devrait chuter de 1,1 million en 2022 à 750 000 en 2023. ImportantEn définitive, seuls les seniors ayant déjà remboursé leurs maisons et aspirant à des logements plus modestes disposent de la capacité financière nécessaire pour acheter sans avoir à recourir à un prêt. Selon Maëlle Bernier, notre porte-parole, Dans certaines régions, les seniors représentent jusqu’à 50 % des ventes immobilières. Pour ce qui est du marché de la location, les normes de performance énergétique de plus en plus strictes excluent du marché les logements mal notés (F ou G), créant ainsi une forte demande locative, en hausse de 20 % par an. Toutefois, l’offre diminue également de 20 %, maintenant un équilibre précaire sur le marché de l’immobilier. A retenir Le marché immobilier français est en léthargie en raison de conditions d’emprunt prohibitives. La Banque de France autorise des taux jusqu’à 5,56 %, ce qui réduit la capacité d’achat. La baisse des prix ne suffit pas à rendre la propriété accessible. Les seniors sont les principaux acheteurs sans prêt, tandis que la location est tendue en raison de normes strictes.