La tension locative est à son comble dans de nombreuses villes de France. La faute, notamment, à des candidats à l’achat forcés de demeurer locataires, en raison de taux de crédit qui continuent de flamber. Mauvaise nouvelle pour les locataires. Le marché locatif est en très forte tension. Au point que dans certaines métropoles, il n’a quasiment jamais été aussi compliqué pour les locataires de trouver un logement. C’est du moins ce que révèle le « tensiomètre locatif » publié le 23 octobre par Capital.fr, et réalisé avec l’assistance de Yanport, spécialiste de la donnée immobilière. Un indice de tension locative élevé à Paris, Marseille, Rennes et Nice Pour mesurer la tension locative, l’indicateur se base sur les annonces de locations publiées au troisième trimestre dans plus de 80 villes et arrondissements, sur les principaux portails immobiliers, tels que SeLoger, Leboncoin, PAP, Immonot, Logic-Immo, ou encore ParuVendu. Verdict : c’est dans le 16ème arrondissement de Marseille que l’indice de tension locative est le plus haut au troisième trimestre, et de loin. Il s’élève en effet à 33,78/100. Sur la deuxième place du podium, on trouve le 2ème arrondissement de Paris, avec un indice grimpant à 26,91/100. Ensuite, de nombreux arrondissements parisiens (14, 11, 6, 17, 15), ainsi que Rennes, se situent dans un mouchoir de moche, avec un indice situé entre 21/100 et 25/100. Par ailleurs, parmi les villes régionales où les bailleurs sont largement en position de force, on note également la présence Nice (20,94), Caen (20,57) et Aix-en-Provence (16,22). Enfin, dans plusieurs arrondissements marseillais (2e, 13e), le marché locatif s’avère également complètement bouché. Un embouteillage sur le marché causé par des taux de crédit toujours en hausse Comment expliquer que dans ces métropoles, la demande surclasse l’offre ? Plusieurs facteurs peuvent être avancés. Il y a la crise de la construction, par exemple, “qui ne permet pas dans les zones urbaines tendues d’absorber les nouvelles demandes de logement”, explique Capital. Autre cause : de plus en plus de jeunes actifs ne peuvent plus se permettre d’acheter un bien, et doivent ainsi rester locataires, en raison de la hausse perpétuelle des taux de crédit. Pour rappel, à la mi-octobre, les taux immobiliers du marché relevés par le courtier Meilleurtaux dépassent sur toutes les durées de crédit les 4%. Ils s’élèvent en effet à 4,24%, 4,37% et 4,45 % sur 15 ans, 20 ans et 25 ans. Alors qu’en mars 2022, ils tournaient en moyenne autour des 1%. Enfin, “la prolifération des locations de courtes durées sur des plateformes de type Airbnb, Abritel ou Booking” n’arrangent pas les choses, souligne Capital. Ces logements, loués sur de courtes durées, s’avèrent plus rentables pour les propriétaires que s’ils sont loués à l’année. Et ce sont ceux qui cherchent à se loger sur une longue période qui en paient les pots cassés. Heureusement pour les aspirants à la location, certaines villes, souvent moins touristiques, ou moins étudiantes, échappent au phénomène de forte tension locative. C’est le cas, notamment, de Limoges, Reims, ou encore Saint-Etienne, qui figurent parmi les dernières du « tensiomètre locatif ».